Un petit condensé de différentes astuces musicales pour donner facilement des couleurs à vos compositions musicales.
Ce tutos s'adresse aux amateurs ayant déjà quelques notions.
Les compositeurs ont bien souvent des carnets mémos avec des mélodies, des harmonies et différentes techniques pour être toujours inspiré et ne rien oublier.
Quand on étudie l'écriture musicale (modes, harmonies de différentes époques, contrepoint etc.), on se rend bien compte que ça devient vite difficile de tout retenir. Non pas qu'on ne sait plus, mais qu'on ne sait plus qu'on sait !
En réalité c'est très long pour maîtriser un style de musique. Ici il ne s'agit que d'une petite sélection que j'ai faite pour vous de différentes couleurs sans prises de tête.
C'est un truc assez basique, chaque compositeur développe ses préférences et ses propres techniques.
Pour les exemples audio on va utiliser du bon vieux MIDI pour avoir des sonorités bien old-school youpi !
Mélodie
-Commencer une mélodie en montant les 3 première notes de la gamme. Non seulement ça annonce le mode (mineur ou majeur), mais en plus ça aguiche la curiosité. On nous amène quelque part, mais où ??
-Terminer la mélodie en descendant la gamme. Très courant aussi.
question/réponse : antécédent/conséquent
Une mélodie qui se divise en 2 parties : une première qui semble poser une question, une deuxième partie qui semble y répondre. C'est un procédé qui permet de proposer un sujet limpide.
HARMONIE
Marches
C'est un enchainement d'accords prévisibles pour l'auditeur. On peut le placer par exemple après un enchainement d'accords complexe pour soulager l'auditeur de toute cette tension.
La construction suit une logique de copié/collé transposé. C'est à dire qu'on va avoir un premier accord qui va s'enchainer avec un deuxième accord, ce deuxième accord va s'enchainer avec un troisième en suivant la même logique et ainsi de suite.
Par exemple :
On peut enchainer Vème degré sur Vème degré. C'est à dire prendre un accord (mineur par exemple), puis enchainer un accord mineur une quinte au-dessus. La tonalité ON S'EN FOUT ici.
Ce qui donne :
Do-ré-mi-fa-sol-la-si-do-ré-mi-fa-sol-la-si-do-ré-mi-fa-sol-la-si-do.
Évidement tout est possible, je peux même choisir de rester dans une seule tonalité en enchainant les accords à la quarte : I-IV-vii°-iii-vi II-V-I (le cycles des quartes en fait, ou le cycle des quintes inversés.)
Dans l'exemple audio on peut moduler n'importe où car c'est une marche qui crée ses propres intervalles. Pratique ! Je suis passé de la tonalité de Do mineur à celle de Si mineur. Autrement dit c'est farfelu, et vous n'y avez vu que du feu !
L'accord qui va faire pleurer votre voisine
Un accord très répandu qui mérite d'être expliqué !
Il s'agit d'un Vème degré de passage. En français, ça veut dire que c'est un accord majeur qui se situe une quinte au-dessus de n'importe quel accord de la tonalité (et qui se place juste avant l'accord que vous avez choisi).
Par exemple, dans la tonalité de Do Majeur, on a ces accords :
Et bien nous pouvons prendre le Vème degré Majeur de l'accord La mineur : Mi Majeur.
(la-si-do-ré-mi)
Donc en Do Majeur, ça nous donne ces degrés :
[I]-[V de vi]-[vi]
Pourquoi cet accord brise le coeur ?
Parce qu'il crée une tension là où on s'y attends pas. On ne suit pas la tonalité comme prévu, on crée une petite entourloupe qui surprends l'auditeur. Et c'est une entourloupe sentimentale.
Le style romantique
Le romantisme est un mouvement qui caractérise le 19ème siècle. C'était à celui qui faisait le plus pleurer sa copine. Chopin est une icône très célèbre.
Il y a plein de choses qui caractérisent ce style, je vais vous en montrer deux très typiques et très simples.
-Le IVème degré minorisé dans une tonalité Majeure. Avec la sixte majeure.
Exemple en Fa Majeur: Sib mineur + sixte majeure (notes de l'accord : Sib-réb-fa-sol)
Normalement dans une tonalité majeure, le IV est majeur. Mais pour un effet de style, certains compositeurs se sont amusés à le rendre mineur.
La note entourée est la sixte majeure :
-La 9ème mineure, dans un accord mineur.
La 9ème dans un accord mineur frotte avec la tierce d'un demi-ton (le plus petit intervalle !) donc ça pince votre petit coeur sans aucune pitié.
Les accords altérés
L'exemple précédent s'emboite dans cette catégorie. Mais ici il n'y a pas de distinctions de styles, chaque compositeur s'est approprié un effet pour élaborer son style.
Un accord altéré est un accord appartenant à la tonalité utilisée, mais dont une note a été altérée (abaissée ou élevée d'un demi-ton) : la tonique, la tierce ou la quinte par exemple.
-I Majeur V mineur (aussi appelé mode mixolydien dans certaines circonstances)
-Deux accords mineurs de tonalités différentes
Satanique, vampirique ou que sais-je... ça fait flipper ça c'est sûr.
-Deux accords Majeurs de tonalités différentes
Le rendu est intéressant, on a quelque chose de surnaturel, ni bon ni mauvais. On pourrait presque imaginer un OVNI passer ou la découverte d'une civilisation mystique.
Note pédale
La note pédale est une note qui est maintenue sur plusieurs mesures, quel que soit l'accord. On la trouve souvent à la basse, mais elle peut se situer aussi dans les mediums ou les aigus.
Elle est très utile pour créer un suspens par exemple :
Contrepoint
Cette discipline est souvent qualifiée de complexe car on commence longuement à apprendre tout ce qu'il ne faut pas faire. Pourtant à l'heure actuelle, beaucoup de profs s'accordent pour dire qu'on devrait commencer par étudier ça avant l'harmonie.
Le contrepoint a été inventé avant l'harmonie (ça date du moyen-âge), c'est de cette discipline qu'on a ensuite théorisé l'harmonie.
Le principe : plusieurs mélodies jouées simultanément qui ensemble forment une harmonie.
Je vais vous donner deux techniques faciles qui dont intégrables à l'écriture harmonique.
Tierces parallèles
Très basique : deux mélodies identiques séparées d'un intervalle de tierce.
Il faut partir d'une gamme, par exemple Do mineur.
Une tierce en-dessous de Mib est Do.
Une tierce en-dessous de Sol est Mib.
C'est comme ça qu'on choisit si la tierce sera majeure ou mineure basiquement.
NB : je parle de gamme et non de tonalité. Effectivement dans le contrepoint on s'en contre-fout des fonctions harmoniques (tonique, sous-dominante, dominante) donc on n'écrit pas sur une tonalité mais sur une gamme (un ensemble de notes sans fonctions). Il s'agit d'une écriture horizontale construit sur un calcul d'intervalles. Pourtant si on analyse l'harmonie, il y a des fonctions harmoniques (tonique, sous-dominantes, dominantes) et bien c'est normal, c'est du contrepoint qu'on a inventé l'harmonie.
Tierces, quinte, tierce, quinte sur mélodie conjointe
Il faut une mélodie conjointe (c'est à dire qui descend ou monte la gamme comme bon vous semble, sans faire de grands sauts).
La première note, on place une tierce dessous, la deuxième note on place une quinte dessous.
Rythme
le 3 pour 2
C'est un terme spécifique au piano, mais le principe s'applique pour d'autres instruments tant qu'il est possible de jouer plusieurs notes en même temps (avec une guitare ou 2 flûtes par exemple).
Le principe : deux rythmes, l'un est joué en binaire, l'autre en ternaire.
tremolo
Technique qui consiste à jouer très rapidement plusieurs fois la même note.
Sensation de fébrilité : froid, stress, excitation, suspens...
Je m'arrête ici car ça commence à être long. Je ferai peut-être un chapitre 2 si ça intéresse du monde.
MOT DE LA FIN
Soyez curieux, inventifs et lancez-vous ! Il n'y a pas de méthode absolue. Rappelez-vous d'une chose : On a théorisé la musique APRÈS l'avoir jouée. Donc même si vous faites un truc sans savoir si théoriquement c'est acceptable, osef.
remarque : j'ai oublié de mettre les bonnes armures aux clefs sur les images, ne faites pas attention à ça merci
NanakyTim -
posté le 14/12/2020 à 15:54:00 (23817 messages postés)