La Citadelle de Daïlon : La grande Citadelle est un des nombreux quartiers d’une grande ville de Silgaia. La Citadelle est une immense construction, située au beau milieu d’un parc. Composée de nombreuses salles réparties sur sept étages et des sous-sols, elle est aujourd’hui abandonnée. Les murs et le bois, pourtant, son inaltérés, et c’est la vie elle-même, la vie seule, qui est différente de celle d’autrefois.
Les jardins : Les jardins de la Citadelle de Daïlon furent autrefois sa fierté, son plus grand orgueil. Des maîtres animaliers et des gardiens des plantes venaient des lieux les plus reculés pour voir les merveilles qui s’y trouvaient, et chacun y trouvait un spectacle dépassant tout ce qu’il avait pu espérer. Sous l’impulsion de la magie, les animaux étaient devenues de puissantes bêtes, introuvables ailleurs, dont les couleurs chatoyantes irisaient les environs, tandis que des arbres majestueux étendaient leurs branches près de la terre et du ciel, par-delà toute limite.
La nature exubérante de ces jardins fut leur bénédiction, mais aussi leur malédiction. Aujourd'hui, les fleurs ont laissé place au lierre, et les bêtes ont retrouvé leur férocité d'antan. Un écosystème nouveau pris place, un écosystème aliéné par les anciens pouvoirs qui coulent encore dans le sang et la sève des créatures de ce lieu. Libérées de toute entrave, la faune et la flore se sont étendus plus que jamais, et c'est une nuit éternelle, arpentée par les prédateurs les plus dangereux, qui fait désormais peser une atmosphère sombre et lourde. Des ronces noires grimpent le long des hauts murs de la Citadelle, comme pour en assaillir les remparts, et des arbres s'élèvent, couvrant les environs de leurs épais feuillages et filtrant la moindre lumière, tandis que leurs troncs énormes et creux abritent des bêtes dont on n'ose seulement imaginer le nom... Tantôt, une lumière brille dans le lointain, comme un appel, réveillant des espoirs utopiques, d'anciens rêves de grandeurs. Mais ce n'est qu'un éclat qui bientôt s'éteint pour ne laisser que les teintes violacées et mouvantes des nouveaux maîtres de la forteresse.
Le portail : Nul ne sait plus quand cet étrange portail est apparu à Daïlon. On le nomme ainsi à cause de son usage, mais en fait de portail, il ressemble surtout à un gouffre béant, qui grandit avec le temps. Aujourd’hui, il est inutilisable, et ne mène plus qu’à une mort certaine, mais il affecte toujours son environnement, transfigurant ceux qui vivent près de lui.
Les mains d’Aesher, le sépulcre : Au cœur des jardins se trouvent d’étranges sculptures, de grandes mains dont les doigts se touchent presque. Il s’agit d’une sépulture plus ancienne que la Citadelle elle-même. Digne mausolée d’un digne seigneur, enfoui sous terre, près du sein de la planète.
C’est un dédale de pierre souterrain, un enchevêtrement sans fin de couloirs et de pièces. Certaines furent profanées, mais beaucoup sont encore intactes, et les merveilles qu’elles renferment sont encore là, inchangées. Il faut dire que ce lieu n’était pas fait pour protéger un tombeau des pillards et devait, au contraire, permettre à qui le souhaitait de déambuler paisiblement dans cette sorte de nécropole où les fidèles du monarque reposent à ses côtés. Aesher espérait montrer la mort sous un jour si beau et si respectable que nul n’oserait lui porter atteinte. Les murs couverts d’or et d’argent, les poteries et armes, les bijoux et les parures, cela n’était pas fait pour cet homme qui n’y attachait guère d’importance. Cependant, soucieux d’écouter les plaintes de son peuple, il créa ce lieu pour plonger dans le remords les nécromarchands qui furent nombreux dans la région.
Si ce lieu est a priori sans danger, il est cependant bon de se rappeler qu’Aesher fut un dieu de son vivant…
Le jeu d’Ombre : Cette pièce, située dans l’aile gauche du bâtiment, servit à l’élaboration de nombreux contes et de chants qui louent les splendeurs de l’architecture. Ce lieu semble pourtant bien ordinaire lorsque l’on y pénètre. La salle est assez petite, essentiellement faite de bois et trop sombre pour permettre de distinguer clairement ce qui s’y trouve. Le visiteur attentif verra pourtant des choses surprenantes en levant les yeux. Car c’est à l’approche du plafond que le jeu se met en place.
Le dôme se trouve à vingt mètres du sol, et on peut l’atteindre en prenant le mince escalier, aux planches grinçantes, qui longe les murs de la pièce. Sur ces murs se trouvent à intervalles réguliers des formes d’un noir parfait, que de légers frémissements secouent à l’occasion. C’est le peuple de ces lieux, les ombres, des portes vivantes. L’un est un oiseau, l’autre un reptile, le troisième un humanoïde, et toutes ces étranges créatures permettent d’accéder à des lieux où se joue un jeu très particulier. Ici, on peut faire avancer les ténèbres de la salle du Cantique, par l’usage de mécanismes complexes. C’est la bête que l’on peut voir, suspendue au plafond, qui gère cela. Etrange créature… elle fut créée de toutes pièces, pour surveiller ce lieu et ses secrets.
Le jeu de Lumière : Cette salle est la jumelle du jeu d’Ombre. Elle est a priori aussi insignifiante, mais elle était baignée dans une douce lumière blanche autrefois, et ce sont des tâches colorées qui vivaient ici. Récemment, pourtant, la bête qui devait être au plafond s’est assoupie, et les habitants du jeu ont disparu. Les évènements liés à la chute de la Citadelle ont aussi entraîné le disfonctionnement de cette salle, et les composants essentiels à son bon fonctionnement ne sont plus présents.
Si elle était réparée, elle permettrait naturellement de faire avancer la lumière dans la salle du cantique.
Le Cantique : Cette salle est de loin la plus somptueuse de Daïlon. De hautes colonnes soutiennent une voûte entièrement recouverte de fresques mouvantes, et d’où tombent d’immenses chandeliers faits de métaux précieux. Depuis longtemps, les bougies ont cessé de brûler, depuis longtemps, des piliers se sont écroulées, mais la majesté du lieu n’a que peu faibli, et il reste toujours aussi imposant. Il reste cependant de nombreuses traces du massacre qui fut ici perpétré.
Il fut un temps où l’on y recevait en grande cérémonie les visiteurs, et où l’on dansait, entre les mille colonnes, tout en buvant, et en riant. Cette pièce fut appelée « salle des fêtes » par certains, et c’était certainement un nom mérité. Mais celui officiel, et plus intrigant, qu’est celui du Cantique, se réfère à une particularité unique du lieu. Selon l’activité de deux salles voisines, celle-ci peut être totalement transfigurée, simulant tour à tour l’aube et le crépuscule, tandis qu’un chant sans origine reprend et sublime cette métamorphose.
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