Mohat -
posté le 29/08/2021 à 17:07:53 (223 messages postés)
❤ 0
Tassle a dit:
Je sais pas si pour l\\\'édition que tu mentionne ils ont refait une trad cohérente de toute la série.
Bragelonne à refait toute la traduction, c\'est d\'ailleurs pour cette raison que la série est pas encore complète dans cette nouvelle édition, il manque encore quelques tomes qui arriveront fin d\'année et en 2022, en effet la première trad était chaotique mais celle-ci est bien meilleure, j\'ai vu quelques petites coquilles (vraiment petites) mais rien à voir avec l\'autre, donc je te la recommande !! (Bragelonne avait promis de refaire la trad)
Ils ont aussi traduit nouveau printemps dans une nouvelle édition, un préquel sur Moiraine et Lan.
Suite du sujet:
Tassle -
posté le 30/08/2021 à 23:10:45 (5274 messages postés)
❤ 1Mohat
Disciple de Pythagolf
Là je lisais en anglais mais c'est bon à savoir Je les ai aussi trouvé en audiobook donc quand je pouvais pas lire j'écoutais en faisant les tâches ménagères ^^
J'ai jamais lu Nouveau Printemps, je tenterai ptêt' de le lire en françouze.
~~
Roi of the Suisse -
posté le 31/08/2021 à 09:38:38 (30340 messages postés)
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❤ 1Mohat
Chanter l'hyperchleuasme
Ah ! tiens ! Brandon Sanderson ! Je ne savais pas qu'il était aussi connu...
Ch'meuf est en train de lire l'Empire Ultime (Mistborn) en ce moment ! Elle est passionnée. Je suppose que c'est le même gusse.
harusame17 -
posté le 01/09/2021 à 12:04:02 (860 messages postés)
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❤ 1Mohat
Ha oui la trilogie fils des brumes est très très bonne
C'est un peu moins dense que les Archives de Roshar mais la lecture reste très plaisante et c'est bourré d'idées super intéressantes et originales.
C'est d'ailleurs la particularité des livres de Sanderson, des systèmes/idées originales et très différents des autres livres de fantasy. D'ailleurs à chacun de ces livres, j'ai envie de faire un jeu sur la base de ses systèmes magiques
« Close the World, Open the nExt »
Mohat -
posté le 01/09/2021 à 17:40:21 (223 messages postés)
❤ 0
Oui jamais lu Fils des Brumes mais je pense que c'est très bon car les retours le sont !
En effet, les univers qu'il créé sont très particuliers et fourmillent d'idées originales, en parlant de jeu (pas de jeu vidéo mais oui je te comprends) il me semble avoir vu un jeu de plateau sur les Archives de Roshar héhé en anglais par contre.
Je voulais te partager de très belles illustrations mais je les ai enlevées tellement peur de spoiler qqchose donc dommage !!
moretto -
posté le 22/09/2021 à 10:15:21 (945 messages postés)
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Roi of the Suisse a dit:
Moretto a dit:
Y a pas longtemps j'ai lu Sôseki, Petits contes de printemps.
C'est des nouvelles très courtes, quelques pages, qui relate un instant qui passe. Il ne s'y passe rien, ou vraiment pas grand chose, et pourtant c'est magnifique.
J'adore Sôseki !
Si tu as bien aimé Petits contes de printemps, tu devrais aimer Oreiller d'herbe (Kusa makura). On y retrouve la même légèreté, la nature et la poésie.
Il a fait d'autres romans un peu plus politiques où il décrit et décrie l'évolution de la société post-meiji, comme Je suis un chat ou Rafales d'automne, ça tourne beaucoup autour du petit monde qu'il connaît personnellement, c'est-à-dire le professeur et sa chute hors de l'élite sociale. C'est moins poétique du coup.
J'ai lu Rafales d'automne du coup, c'était pas mal, très politique pour le coup mais c'est une voix intéressante pour essayer de saisir le Japon de l'époque je pense.
Il y a quelques phrases assez existentialistes bien avant Sartre et d'autres que Camus aurait pu écrire, marrant.
Roi of the Suisse -
posté le 22/09/2021 à 11:07:03 (30340 messages postés)
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Chanter l'hyperchleuasme
Bah si ça t'intéresse, Je suis un chat c'est un peu comme Rafales d'automne, mais en 1000 fois plus long. Il critique la société post-meiji, ouh lala c'est la décadence, les hommes d'affaires sont plus respectés que les professeurs, l'argent l'a remporté sur l'esprit, etc.
Pour le côté nature/poétique, il y a Oreiller d'herbe. Une journée de début d'automne aussi.
Sinon Le voyageur (kôjin) est plutôt psychologique.
moretto -
posté le 22/09/2021 à 11:38:50 (945 messages postés)
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Mes lectures se limitent à se que la bibliothèque m'offre.
Je crois qu'il y a Oreiller d'herbe...
Là je lis Notre aventure aux Samoa, c'est la journal de Fanny Stevenson (avec des texte de Robert Louis), ça retrace les dernières années de la vie de RLS aux Samoa où il s'est retrouvé coincé par sa santé fragile.
On suit au jour le jour la construction de leur domaine et leur amitié avec les Samoans (à la mort de RLS, 200 Samoans ont défriché un long chemin dans la jungle pour qu'il puisse être enterré au sommet d'une colline, c'est dire s'ils étaient appreciés !)
Rien de palpitant mais c'est très agréable à lire.
Ddken -
posté le 24/09/2021 à 02:08:39 (12264 messages postés)
❤ 1harusame
Fieffé lecteur
Review du livre Les années Condor
Petite intro : En 2013, j'ai entendu parler de l'opération Condor pour la première fois dans une vidéo de la chaîne « All Time Conspiracies », avec en titre : « un génocide financé par la CIA ? » Elle parlait de la complicité des États-Unis dans l'extermination de 300 milles sympathisants du communisme… Deux ans plus tard, je suis tombé sur quelqu'un qui lisait un livre baptisé « Les années Condor ». Je m'étais promis de le chercher, mais je n'ai pu l'avoir qu'il y a deux mois.
Deux remarques préalables : je n'ai pas eu besoin de me renseigner sur la véracité de ses écrits, car c'est la source principale de tout ce que vous lirez sur Condor, y compris l'article Wikipédia. Ensuite, c'est la première fois que je commence un livre avec des appréhensions, et que je le termine avec d'autres appréhensions aussi éloignées des premières…
L'essai s'intéresse à l'opération Condor, ses précurseurs et ses conséquences. Première surprise : les communistes en question n'étaient pas juste des sympathisants inoffensifs de la cause. Ils étaient pour une bonne partie des guérilleros ! Inspirés par Che Guevara, ils avaient pour ambition de répandre l'équivalent du bourbier vietnamien dans toute l'Amérique du Sud. Ils ont créé de nombreux réseaux tels que le JCR et l'ERP pour ça, ils se finançaient à coups d'enlèvements et finançaient ainsi l'importation d'arme et des réseaux de planques.
Le 11 Septembre 1973, Augusto Pinochet renversait Salvator Allende et s'emparait de la présidence du Chili. C'est après avoir monté le DINA (services secrets inspirés à la fois du FBI et de la CIA) et installé Manuel Contreras à sa tête, que la répression systématique des gauchistes a commencé. Des disparitions, des meurtres, des camps de concentration. C'est lors de l'une de ces missions qu'ils sont tombés sur une série de documents montrant les ambitions funestes des guérilleros, avec leurs réseaux jusqu'en Europe et aux États-Unis… En conséquence, Contreras a rassemblé 5 autres pays de la région (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie) pour qu'ils unissent leurs forces et pourchassent les gauchistes qui se cachaient dans les pays de l'alliance. Ainsi naquit l'opération Condor, baptisée en l'honneur de l'emblème du Chili.
L'opération avait trois phases : la première, élimination des gauchistes dans chaque pays. La deuxième, élimination des gauchistes dans la région. Et finalement la troisième : élimination des gauchistes dans les pays occidentaux ! Ce n'était pas juste cette dernière le gros problème, mais aussi le fait que Condor s'en prenait aux politiciens et personnalités qui ne guerroyaient pas. Ils ont ainsi assassiné un général à la retraite et deux anciens présidents…
Deuxième surprise dans le livre : l'implication des États-Unis. Moi qui pensais au début qu'ils avaient lourdement encouragé et financé les activités de Condor, je me suis rendu compte qu'en fait, ils n'ont fait qu'entraîner le personnel du DINA (en échange de la coopération en termes de renseignements). Et seul Contreras a été payé. Le livre était truffé de passages sur les fonctionnaires et d'agents américains qui se chamaillaient sur la problématique des droits de l'homme. Ainsi que sur les sanctions du congrès contre les pays d'Amérique du Sud en représailles. En fait, dans tout cela, il n'y avait qu'un seul et unique Américain qui encourageait ces exterminations de masse : Henry Kissinger.
ENFIN ! Le premier livre depuis « La géopolitique pour les nuls » dans lequel on s'attarde en détails sur cette figure majeure des années 70. Aussi bien en tant que directeur de la CIA que secrétaire d'État sous Nixon/Ford, il a lourdement influencé la politique étrangère Yankee, entre l'Arabie saoudite (son hilarante réunion avec le roi Fayçal ), l'Iran et justement, l'Amérique du Sud. Dans ce livre, j'y ai découvert un individu froid et calculateur, grand disciple de la Realpolitik. Le passage où il crie : « dites-lui d'arrêter avec ses leçons de sciences po ! » alors qu'on lui ramène un problème de droits de l'homme m'a fait rire aux éclats, mais aussi fait comprendre quel genre d'homme il est. Sa réunion secrète avec Pinochet dans laquelle il le rassure sur sa tentative de bloquer la répression du congrès, ainsi que sa réunion avec le général argentin pour le rassurer que « le plus grand massacre de Condor est acceptable », illustrent lourdement tout cela. Kissinger était donc un gros salaud. Est*, il est toujours en vie (97 ans…)
Pour faire court, la phase 3 de l'opération Condor n'a fonctionné qu'une fois : avec l'assassinat d'Orlando Letelier, à Washington D.C. ! Les réactions ont été si fortes que tous les autres projets de la phase 3 (dont un qui visait celui qui deviendrait maire de New York) ont été abandonnés. Quand les gouvernements militaires ont été évincés au profit des plus démocratiques, il a quand même fallu attendre la fin des années 90 et un procureur espagnol audacieux, pour que des poursuites de masse soient lancées. Contreras, puis Pinochet, ont été mis sous les verrous en 2006.
Le style de John Dinges était particulier : 80% de tout ce qu'il a écrit était issu de documents secrets, déclassifiés par l'administration Clinton et par un Uruguayen. En 26 livre d'histoire/géopolitique, je n'avais jamais vu un texte aussi bien écrit. En termes de qualité, je donne 20/20 à ce livre.
Maintenant, pour les défauts, il y en a un subjectif et un objectif. Le premier, c'est qu'il était rempli de détails dont le lecteur aurait pu se passer. Ça a été pénible plus d'une fois de lire ce livre en conséquence, qui aurait pu être 3 fois moins long et 3 fois plus intéressant. Pour cette raison, je ne le conseille qu'aux *vrais* passionnés de la géopolitique. Le deuxième défaut, c'est l'absence de nuance de l'auteur par rapport à la responsabilité des guérilleros dans la situation. Peu importe que les pays du Condor aient aussi largement dépassé les bornes. Tout est parti de personnes qui voulaient mettre le continent à feu et à sang pour faire triompher le communisme. Zéro mot sur leur responsabilité morale. C'était vraiment une grosse déception à mon humble avis…
Note finale : 17/20. J'aurais volontiers donné 20 sans le problème précédemment cité.
Je finis par une dernière remarque : c'est incroyable à quel point les pouvoirs sont décentralisés dans l'administration américaine. J'invite tous ceux qui croient aux théories du complot à y jeter un œil, pour voir eux-mêmes que les documents secrets et leur diffusion n'ont rien à voir avec ce qu'ils lisent d'habitude.
Adalia -
posté le 25/10/2021 à 13:14:00 (3455 messages postés)
❤ 1Roi of the Suisse
[insert queer propaganda]
Mon frère vient de remporter le prix science fiction / fantasy de l'édition 2021 de La Journée du Manuscrit. Se faisant il a été édité et son livre est désormais disponible à la vente o/
Je recommande chaudement à tous les amateurs de fantasy, c'est vraiment bon
fWt -
posté le 25/10/2021 à 13:23:13 (90 messages postés)
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Bravo à lui !
Aventure, gestion d'auberge et cookies : A Tale of Yu
moretto -
posté le 14/12/2021 à 16:29:36 (945 messages postés)
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Je viens de commencer Le père de nos pères de Bernard Werber. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu de livre de lui (j'ai lu la trilogie des fourmis quand je devais avoir 18-20 ans et L'ultime secret quelques années après).
Je ne sais pas si c'est parce que j'ai pas mal lu entre temps mais je trouve ça pas franchement bien écrit : c'est plein d'expression toutes faites, il utilise des mots peu usités qui n'apportent rien au texte à part une apparente complexité et, je ne sais pas pas, de manière globale ça ne m'accroche pas trop.
Aussi en lisant L'ultime secret je m'étais fait la réflexion que Werber écrit vraiment pour les gens sans culture scientifique car avec quelques notions toute l'"intrigue scientifique" tombe vite à plat et je retrouve le même sentiment c'est que je sens qu'il veut nous faire découvrir quelque chose mais en fait je le sais déjà ce qu'il me raconte et j'ai peur que la lecture devienne ennuyante...
Est-ce que vous lisez ou avez lu Werber et qu'est-ce que vous en dites ?
trotter -
posté le 14/12/2021 à 18:43:49 (10746 messages postés)
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Pareil que toi. J'aimais bien au collège. En relisant plus tard ça m'est apparu prétentieux (syndrome "sur 6 milliards de personnes une seule a pensé à ça"), mal écrit, simpliste, avec des erreurs.
Mais il ouvre des pistes intéressantes.
ౡ
Roi of the Suisse -
posté le 14/12/2021 à 18:54:26 (30340 messages postés)
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Chanter l'hyperchleuasme
J'ai lu les fourmis au lycée, j'ai détesté. J'ai trouvé ça prétentieux et vide. À l'époque, je m'étais fait la réflexion que c'était "de la science pour littéraires".
Sylvanor -
posté le 14/12/2021 à 19:28:01 (24806 messages postés)
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Le gars chiant qui rigole jamais (il paraît)
De Werber je n'ai pas lu les Fourmis mais tout le monde m'a dit que c'était bien, en revanche j'ai lu L'arbre des possibles qui est un recueil de nouvelles fantastiques/SF et j'ai beaucoup aimé, c'est plein d'idées originales, d'humour et parfois de poésie. Il n'y a pas de discours scientifique dedans (même si ça parle parfois d'inventions scientifiques fictives), ce qui évite sans doute de tomber dans les écueils dont vous parlez.
Le style est pas fou c'est certain mais je ne dirais absolument pas que c'est mal écrit.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
trotter -
posté le 14/12/2021 à 19:53:31 (10746 messages postés)
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J'étais tombé sur demain les chats", écrit intégralement au présent :
Citation:
Dehors le ciel est devenu sombre, c’est la nuit. Et comme je suis un être nocturne, je ne compte pas rester immobile dans le lit comme ma servante. Je rejoins donc mon point d’observation stratégique, en équilibre sur la rambarde du balcon du deuxième étage (cela rend en général Nathalie très nerveuse, mais moi j’aime bien l’inquiéter pour vérifier son attachement).La rue est désormais fermée par des voitures qui émettent des lumières bleues. Les ondes négatives se sont dispersées. Des rubans jaunes sont tendus pour empêcher d’approcher les groupes d’humains qui se sont agglutinés des deux côtés de la rue. Cinq humains en combinaison blanche examinent le sol et recueillent différents petits objets qui traînent par terre.
moretto -
posté le 15/12/2021 à 09:26:01 (945 messages postés)
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Merci pour vos avis, je me sens moins seul.
J'irais malgré tout au bout parce que j'aime pas lâcher un livre au milieu (et puis ça à l'avantage de se lire vite).
Ddken -
posté le 20/03/2022 à 14:54:26 (12264 messages postés)
❤ 2harusame Roi of the Suisse
Fieffé lecteur
Review de l'article scientifique : The myth of nuclear deterrence Lien de l'article
L'article, de Ward Wilson montre qu'en réalité, la dissuasion nucléaire n'a pas joué un rôle aussi élevé que ça dans la froideur de la guerre entre l'OTAN et le pacte de Varsovie.
La possession de l'arme nucléaire est censée offrir trois avantages : la protection contre les attaques conventionnelles, la protection contre les attaques nucléaires et un poids diplomatique considérable. Ce paradigme porte atteinte aux efforts de dénucléarisation, et favorise la prolifération des armes nucléaires.
La dissuasion nucléaire se base sur le fait que la puissance qui possède les missiles, va menacer de détruire les villes de la puissance opposée, pour faire de la coercition. Si l'autre puissance est nucléaire, la promesse de destruction mutuelle est censée empêcher quoi que ce soit, et si l'autre puissance ne l'est pas, un bombardement va provoquer son abandon immédiat, car perdre des villes est inacceptables. Mais cette vision des choses est naïve.
L'on se sert des bombardements de Hiroshima et Nagasaki comme arguments pour cette vision des choses. Or, avec le temps, les historiens ont douté que ce fut ces bombardements qui ont provoqué la reddition du Japon. Selon mes lectures, le facteur principal a été la déclaration de guerre de l'URSS, nation qui terrifiait le Japon plus que les États-Unis. (PS : cet argument est mentionné dans l'article plus bas)
En se basant sur les conséquences des attaques terroristes, l'on sait que les attaques de villes sont inefficaces. C'est ainsi l'erreur de plusieurs théoriciens : partir du principe qu'attaquer les civils est important, dissuasif. Le tout sans investiguer.
Par le passé, des prédictions ne s'étaient pas non plus réalisées concernant la guerre aérienne. Ainsi, Giulio Douhet pensait, avant la seconde guerre mondiale, que bombarder des industries et des villes continuellement pendant des jours, allait détruire le moral des civils qui allaient alors exiger la reddition, avant même que la guerre ne commence. Avis partagé par le général américain William Mitchell. Le Blitz a prouvé que ces prédictions étaient fausses. Il n'y a eu que peu d'impact sur l'effort de guerre malgré 60 milles morts.
Winston Churchill a même piégé Hitler pour que ce dernier bombarde les villes, de manière à ce que les installations militaires soient intactes et que l'Angleterre puisse riposter en bombardant. Le bombardement des villes allemandes a fait 570 milles morts. Mais il n'a pratiquement eu aucun impact sur l'effort de guerre.
Chez les Japonais, c'était encore plus criard. Tokyo a subi le pire bombardement de l'histoire, incluant Hiroshima et Nagasaki. Après cela, de nombreuses autres villes ont été bombardées. À l'été 1945, les grandes villes du Japon (66 au total) étaient quasiment toutes détruites. Mais les autorités japonaises ont continué la guerre comme si de rien n'était, alors même que la défaite était inéluctable avant les bombardements. Même lors du meeting qui a eu lieu les 9 et 10 Août, les bombardements de villes ont été à peine mentionnés, contrairement à l'invasion de l'URSS qui était le sujet central.
Les raisons qui font douter de l'interprétation générale sont : l'entrée en guerre de l'URSS le même jour que le bombardement de Hiroshima, le fait que les bombardements nucléaires n'étaient au final pas différents des bombardements conventionnels, les lettres qui montraient que c'est l'invasion de l'URSS qui a provoqué la crise, et le fait les bombes nucléaires étaient le parfait bouc émissaire pour se rendre en sauvant la face.
La théorie de la dissuasion est centrée sur la reddition du Japon consécutive aux bombardements nucléaires. Or, étant donné que ces bombardements ne sont pas responsables du dépôt d'armes, cela montre que la théorie de la dissuasion (avec le bombardement de villes) n'est pas basée sur la réalité.
Selon Herman Kahn (1965), la réalité des bombardements nucléaires est tellement loin de notre expérience, que toute théorie ou analyse dessus devient purement abstraite. Son erreur est d'avoir confondu moyens et finalité : les destructions de ville sont une pratique courante depuis des siècles, avec par exemple Gengis Khan qui avait pour habitude de détruire les villes conquises et de tuer tous ses citoyens (et qui pourtant rencontrait toujours de la résistance des années après).
L'importance du meurtre de civils en guerre est bien illustrée par une campagne menée par Jules César contre un ennemi. Après avoir encerclé l'armée ennemie, ces derniers ont commencé à manquer de ressources. Il fallait donc diminuer le nombre de bouches à nourrir. La première proposition a été de tuer femmes et enfants. La deuxième, finalement retenue, a été de les envoyer dehors. On les laisserait peut-être passer. Peut-être même qu'ils deviendraient des esclaves (ce qui est toujours mieux que mourir de faim). Mais l'armée de César n'a pas accepté de les laisser passer. Et les civils, en voulant rentrer au fort, ont constaté qu'on leur a barré l'enfant. Au final, ils sont morts de faim au milieu des deux armées. Cette anecdote illustre à quel point les vies de civils sont secondaires lorsqu'elles se mettent en travers de l'objectif militaire.
Le meurtre de civils n'est pas du tout un problème s'il y a une justification militaire. Il y a eu 47 millions de morts civiles pendant la seconde guerre mondiale, mais ce n'était pas la première préoccupation. 20% des civils allemands ont été tués durant la guerre de trente ans, mais ladite guerre a continué. 58% des civils paraguayens (lors de la guerre du Paraguay) ont été tués en cinq, n'étant pas un facteur qui a arrêté le conflit.
La menace d'extermination n'est pas crédible. Et pour cause, il y a eu une seule guerre d'extermination en 3000 ans (à ne pas confondre avec le génocide, qui est interne). C'était la Rome antique contre Carthage, après 100 ans pendant lesquels Rome a perdu 5% de sa population (ou 1 homme sur 6) et a vu une bonne partie de son territoire complètement dévastée, frappée de plein fouet par la campagne de 14 de Hannibal. Plusieurs fois dans l'histoire, il y a eu des conditions quasiment similaires, comme avec la guerre de cent ans. Mais la guerre d'extermination des Carthaginois est la seule instance dans l'histoire.
Les attaques nucléaires pourraient être qualifiées d'attaques terroristes, comme elles vont inexorablement tuer beaucoup de civils, même si elles visent des cibles militaires. Or, une étude de Max Abrahms (2006) a montré que les attaques terroristes ne sont efficaces que 7% du temps, contre 34% pour les sanctions économiques, pourtant largement considérées comme inefficaces. Pire : il y a deux types de terrorisme, celui de guérilla (donc contre des cibles militaires) et celui centré sur les civils. 100% des succès des succès des actions terroristes ont été rencontrés avec le premier groupe. Ainsi, si la logique est la même pour les attaques nucléaires, ces dernières vont être interprétées plutôt comme une tentative de rayer le pays de la carte, et n'auront pas l'effet escompté. Et si l'ennemi pense que vous voulez les exterminer, ils vont se battre à mort.
Certains disent que la dissuasion nucléaire a marché parce qu'il n'y a pas eu de guerre « chaude ». Pourtant, par le passé, les longues guerres étaient suivies de paix. Pourquoi attribuer les anciennes périodes de paix à l'épuisement économique, la prise de conscience de la guerre ou aux distractions de la politique intérieure, mais attribuer la paix consécutive à la seconde guerre mondiale, à la dissuasion nucléaire ? D'ailleurs, après la première guerre mondiale, la plupart des grandes puissances possédaient la capacité de produire des armes chimiques, et de provoquer des meurtres de masse. Mais il n'y a pas de description de la paix pendant la première guerre mondiale, maintenue par un équilibre de la terreur.
Il est vrai que les leaders de la guerre froide ont fait preuve de beaucoup de prudence à cause de l'arsenal nucléaire de leurs rivaux respectifs. Mais ceci est la preuve ces armes sont dangereuses, pas qu'elles sont efficaces pour la guerre ou pour menacer.
Pendant 4 ans après la seconde guerre mondiale, les États-Unis avaient la suprématie nucléaire. Mais ça ne leur a pas donné d'ascendant particulier contre les Soviétiques, qui étaient très téméraires dans les négociations, culminant à 1948 avec le partage de Berlin. L'arsenal nucléaire n'a pas non plus donné un avantage aux États-Unis en Corée et au Vietnam, ni à l'URSS en Afghanistan. Et depuis le Vietnam, les États-Unis ont combattu dans le Golfe, au Kosovo, en Irak et en Afghanistan, mais aucun de ces pays n'a été intimidé par leur arsenal nucléaire.
L'arsenal nucléaire d'Israël et de la Grande Bretagne n'a pas empêché la guerre du Yom Kippour ou des îles Falkland de se produire. Il s'agit de puissances conventionnelles (respectivement le duo Égypte-Syrie et la Colombie) qui ont attaqué des puissances nucléaires. Le cas d'Israël est encore plus incroyable, étant donné que le désir des États du Moyen-Orient est de le rayer de la carte. Donc une attaque de l'Égypte et de la Syrie est considérée comme une atteinte à sa propre existence.
En conclusion, l'argument de la dissuasion nucléaire est trop léger, vu que basé sur pas grand-chose de concret. Soit il faut d'autres arguments plus convaincants, soit les armes nucléaires doivent être bannies – au même titre que les armes chimiques et bactériologiques, qui partagent des caractéristiques similaires.
harusame17 -
posté le 20/03/2022 à 15:57:26 (860 messages postés)
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❤ 1Ddken
Merci pour le résumé Ddken, j'avais également lu pas mal de choses sur le fait qu'au final les 2 bombardements atomiques ont été assez anecdotique dans la reddition totale du Japon et que c'était la déclaration de guerre de la Russie qui avait totalement fait basculer l'histoire et qu'au final la bombe atomique a été une excuse parfaite pour le Japon pour déclarer se rendre face à une arme nouvelle inarrêtable et tout aussi parfait pour les USA pour assoir leur domination mondiale et que les Russes se sont un peu retrouvé comme les cocus de l'histoire.
(Note : je ne dis pas du tout que l'arme nucléaire est faible/ne sert a rien, juste que son impact sur le pouvoir militaire japonais est surement très surestimé et que des bombardements "conventionnels" d'autres villes japonaises ont fait autant/plus de dégâts qu'Hiroshima, et les bombes nucléaires actuelles dépassent de très loin la puissances de celles utilisées et peuvent véritablement raser totalement une région/un pays).
Sujet passionnant en tout cas mais encore dur de démêler le vrai du faux, les historiens sont pas d'accords entre eux, la plupart des éléments sont encore classifiées donc dur de se faire une idée pas trop éloignée de la vérité.
« Close the World, Open the nExt »
ElliotR -
posté le 05/04/2022 à 09:22:15 (2 messages postés)
❤ 0
J’ai récemment terminé The Silent Patient d’Alex Michaelides. C’est l’un des meilleurs thrillers psychologiques que j’ai lu jusqu’à présent. Le mystère tourne autour de l’acte de violence d’une femme contre son mari et du psychothérapeute criminel obsédé par la découverte de son motif. Le roman est rempli de rebondissements intéressants et de suspense, donc je ne veux pas ajouter plus de spoilers. Je recommande ce livre à tous les amoureux des mystères.
Je n’en suis pas sûr, mais je pense que le livre n’est disponible qu’en anglais. Je l’ai obtenu de Booktopia (magasin en Australie).
Roi of the Suisse -
posté le 09/06/2022 à 15:18:18 (30340 messages postés)
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Chanter l'hyperchleuasme
Une vidéo sur Musso, l'écrivain de romans de gare que tout le monde dit détester pour faire élitiste, mais que personne n'a lu :
- Musso maîtrise très bien la narration pour que ses romans soient prenants.
- Il se concentre sur un enchainement de rebondissements plutôt que faire une histoire cohérente, ou qui sonde en profondeur la psychologie des personnages.
- Musso se fait surtout l'écho d'une idéologie néolibérale, bourgeoise, parisienne, prétentieuse, conservatrice, réactionnaire. Il a tout compris à la vie, se moque des hipsters et des chips bio, glorifie la police et ridiculise les manifestants, considère que c'est honteux d'être homosexuel, etc. C'est plein d'amertume et de "c'était mieux avant". C'est l'écrivain de BFM TV.
- C'est problématique parce que c'est l'auteur le plus lu en France.
trotter -
posté le 09/06/2022 à 16:08:05 (10746 messages postés)
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Extrait :
Citation:
Sous un ciel bas et gris, Paris était sinistre, enchaînant les jours sans lumière depuis le début du mois. L’humidité avait contaminé tout l’habitacle. La flic se pencha pour pousser à fond le désembuage et plissa les yeux. La masse lourde et fantomatique de l’Arc de Triomphe peinait à se détacher derrière le rideau de pluie. Par capillarité, la tristesse du décor lui fit penser à ce samedi de manifestation où la frange la plus violente des Gilets jaunes avait saccagé l’édifice parisien. La scène d’insurrection avait fait le tour du monde, cristallisant l’atmosphère délétère qui empoisonnait le pays. Depuis, les choses ne s’étaient vraiment pas améliorées.
...
« SUICIDEZ-VOUS ! SUICIDEZ-VOUS ! » Elle pensait aux slogans ignobles lancés aux policiers dans les manifs. C’est maintenant, songea-t-elle en respirant plusieurs goulées d’air pollué. Maintenant que je dois partir.
Un engrenage mortifère s’était mis en branle qui avait conduit les gens à détester ceux qui étaient censés les protéger. On tendait des traquenards aux flics dans les cités, on assiégeait leurs commissariats, on les lynchait dans les manifestations, on leur tirait dessus au mortier en plein Paris. Leurs enfants allaient à l’école la peur au ventre, leurs familles se délitaient et, samedi après samedi, manif après manif, les chaînes infos les faisaient passer pour des nazis avec une gourmandise obscène.
« SUICIDEZ-VOUS ! SUICIDEZ-VOUS ! »
Rappel :
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Tassle -
posté le 09/06/2022 à 16:13:38 (5274 messages postés)
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Disciple de Pythagolf
Ça fait partie de tes lectures trotter?
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trotter -
posté le 09/06/2022 à 17:06:24 (10746 messages postés)
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Ya même pas besoin d'ouvrir le livre, rien qu'au titre "l'inconnue de la Seine", on comprenait qu'il s'agissait d'un auteur pas progressiste qui ne distingue pas identité et expression de genre.
"l'inconnu·e de la Seine", merci.
J'ai essayé de trouver quel est le profil de ses lecteurs, j'ai pas trouvé.
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Tassle -
posté le 09/06/2022 à 17:54:25 (5274 messages postés)
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Disciple de Pythagolf
Ah mais t'as édité, au début il n'y avait pas l'extrait et juste la vidéo, et mon commentaire était une blague sur le fait que tu "lisais" BFMTV.
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trotter -
posté le 09/06/2022 à 18:11:47 (10746 messages postés)
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Ah pardon même sans l'extrait j'ai cru que c'était une blague sur le fait que je lisais Musso.
Je remets le messages de rots :
Roi of the Suisse a dit:
Une vidéo sur Musso, l'écrivain de romans de gare que tout le monde dit détester pour faire élitiste, mais que personne n'a lu :
- Musso maîtrise très bien la narration pour que ses romans soient prenants.
- Il se concentre sur un enchainement de rebondissements plutôt que faire une histoire cohérente, ou qui sonde en profondeur la psychologie des personnages.
- Musso se fait surtout l'écho d'une idéologie néolibérale, bourgeoise, parisienne, prétentieuse, conservatrice, réactionnaire. Il a tout compris à la vie, se moque des hipsters et des chips bio, glorifie la police et ridiculise les manifestants, considère que c'est honteux d'être homosexuel, etc. C'est plein d'amertume et de "c'était mieux avant". C'est l'écrivain de BFM TV.
- C'est problématique parce que c'est l'auteur le plus lu en France.