[RPG-MAKER.FR] Oniromancie: tout l'univers de RPG Maker en français - Les forums - Les tôt pics de dix culs sont des dés rangés

Et dans le cas d'une étoile de mer, le personnage doit lutter contre quel instinct ?

Bon ok c'est un mauvais exemple mais dans un volume ils se transforment en fourmi et pendant quelques pages ils perdent leur individualités, c'est rigolol.

<Je suis prêt.>, dit Ax.
"Tout le monde est prêt ?", demanda Jake.
"Oui", répondit Rachel.
Même elle, elle semblait tendue. Un mauvais pressentiment flottait dans l'air. Ou peut être que c'était moi qui était juste parano.
"Ok", annonça Jake, "Dès que nous avons morphé, on va dans l'herbe le long du mur et on trouve une fissure ou un trou pour entrer dans la cave."
"Ouais. Facile.", fis-je.
Je me concentrai sur la fourmi que j'avais récupéré plus tôt. Elle n'offrait pas grande matière à réflexion. Quand je la tenais dans mes mains, c'était juste un tout petit point. On pouvait voir qu'elle avait un corps divisé en plusieurs parties, des pattes, mais c'était à peu près tout. L'animorphe démarra très rapidement.

"Whoa!"

Je tombe ! Je tombe !
Ce fut la première sensation. Je rétrécissais rapidement. Le sol fonçait vers moi. C'était comme un de ces cauchemars où on tombe, on tombe... et on ne touche jamais le sol.
Je mesurais peut être encore un demi-mètre quand ma peau sembla roussir, comme si elle avait été brûlée. Elle est devenue dure. Plus dure que des ongles, et d'un noir brillant. Je regardai Cassie et me mis presque à crier.
Elle était déjà plus loin que moi. Quelques dizaines de centimètres, recouverte d'une carapace noire. Une peau en plastique lustré, striée.
Ses jambes flétrissaient rapidement, ses bras s'allongeaient pour leur correspondre.

La troisième paire de jambes était en train de pousser de son torse. Et son visage...
Son visage n'avait plus rien d'humain. Sa tête avait pris la forme d'une goutte d'eau. De cruelles mandibules sortaient de sa mouche - énormes, cinglantes, mortelles mâchoires. Ses yeux étaient devenus plats et morts. De simples points noirs. Les antennes, évoquant une dernière paire de jambes, percèrent son front. Ses hanches furent broyées. Le bas de son corps enfla, jusqu'à devenir aussi gros qu'une pastèque.

Je ne voulais pas regarder. Parce que je savais que je vivais la même transformation. Je le savais. Je ne voulais pas y penser. Je voulais juste que ça s'arrête. Je voulais que la métamorphose stoppe.
Soudain, tout autour de moi, de gigantesques épieux sortirent du sol !
L'herbe ! J'avais rétréci à la taille d'un insecte. Les lames acérées qui venaient à ma rencontre étaient juste des brins d'herbe. Ils ne poussaient pas. Je rétrécissais. L'une d'elle explosa juste en dessous de moi. Je tombais, sens dessus-dessous. C'est alors que mes yeux cessèrent de fonctionner. J'étais aveugle ! Aveugle, et tombant, roulant, rebondissant le long d'un brin d'herbe.

Je me tenais debout. Je le savais. J'avais fini de tomber. Mais j'étais aveugle.

Non, pas totalement aveugle. Il n'y avait pas que du noir. Mais mes yeux ne voyaient pas de détail. Je pouvais voir des tâches claires et obscures. Mais elles étaient floues et fragmentées, et n'intéressaient pas mon cerveau de fourmi. Non. Le monde n'était pas fait pour être vu. C'était... quelque chose d'autre. Je savais que sentais quelque chose... Quelque chose... une sensation. Un sentiment, presque.

Alors, je sentis.... Je pouvais sentir mes antennes s'agiter. Tâtonnant, de haut en bas. Cherchant... Non. Elles flairaient. Mes antennes flairaient. Je cherchais une odeur. Plusieurs odeurs. Ce n'était pas comme un odorat humain. Ce n'était pas non plus le type d'odorat que Jake décrivait quand il se transformait en son chien Homer. Cet odorat était plein de possibilités. De subtilités.

Là, c'était différent. Je cherchais simplement quelques parfums. Quelques odeurs.

J'essayais de me préparer. J'avais déjà vécu ça. Il y a généralement un instant, quelques petites secondes, avant que l'esprit animal n'apparaisse avec toutes ses peurs, sa faim, son intensité. Je devais me préparer. Les fourmis étaient petites et faibles. Leur peur serait certainement démesurée. J'allais devoir être-

Et alors, BAM !
L'esprit de la fourmi explosa dans le mien.
Il n'y avait pas de peur. Aucune.
Il n'y avait pas de faim.
Il n'y avait... pas de "je". Pas de moi.

Non... Les antennes balayèrent l'air. Etrange. Pas la maison. Pas la colonie.
Territoire ennemi.
Les sentir. Sentir leurs crottes. Sentir les odeurs âcres qu'elles laissaient sur le sol pour marquer leur territoire.
<Comment ça se passe ? C'est Tobias. Vous vous en sortez ?>
Etrangers. L'odeur des Autres. Ils allaient venir. La mort approchait.
Tuer. Bientôt.
Bouger.

<Jake. Marco. Rachel. Cassie. Répondez ! C'est Tobias. Parlez-moi.>
Les six pattes me portaient prestement. Un insecte presque aveugle, trouvant un chemin dans une forêt de gigantesques brin d'herbes.
Nourriture. Le parfum de la nourriture. La trouver. La prendre. Retourner à la colonie avec.
Changement de direction instantané. Aller vers l'arôme du scarabée mort. D'autres autour. Nous. Des nôtres. Ils avaient la bonne odeur. Ils n'étaient pas ennemis.

<Vous allez du mauvais côté !>

Bouger plus vite maintenant. Les pattes sentent chaque brin d'herbe. Les antennes agitées, cherchant le parfum ennemi. Cherchant l'arôme de la carcasse morte à trouver et à ramener à la colonie.
<Ecoutez-moi ! Vous allez du mauvais côté ! Vous êtes contrôlés par les fourmis !>

Proche. Arôme plus fort. Les mandibules travaillent. Vont toucher le cadavre. Juger sa taille. Si trop gros pour transport, découpe en pièces et transport des morceaux vers la colonie.
<Vous devez reprendre le contrôle ! Battez-vous ! Réveillez-vous !>

Ou ennemis vont venir. Et tuer.

Le parfum des ennemis était partout.
Ici. Avons atteint le scarabé mort. Hume l'air. Je le touche avec mes pattes, encore et encore pour connaitre sa taille.
Je ? Mes pattes ? Confusion.
<Battez-vous ! Battez-vous ! Reprenez le contrôle !>

C'était gros. Les autres avec moi. J'ouvre largement ma mandibule et mords le scarabée, perçant l'armure, mâchant la chair.

<Ecoutez-moi ! Vous êtes en train de perdre. Vous devez vous battre !>

Me battre ? Soudain, je remarque qu'il y a quelque chose. Un son. Oui, pas une odeur. Pas un arôme. Pas une sensation.
<Vous êtes humains ! Vous êtes humains. Ecoutez-moi. Vous n'êtes pas des fourmis. Battez-vous ! Battez-vous !>

Oui, pas une odeur ni une sensation. Dans ma tête.
Ma.
Moi.
Marco.
<AHHH !> Je criais dans mon esprit. Tobias me dira plus tard que je l'ai presque fait mourir de peur. Il croyais que j'étais en train d'être tué.