[RPG-MAKER.FR] Oniromancie: tout l'univers de RPG Maker en français - Les forums - Club Cinéma

Kody :
« Un joli film qu’il était bien.

J’aime bien la dualité des deux personnages principaux. La première est une aristo conditionnée pour être la parfaite petite épouse qui fait pas chier, la seconde une prolo avec du bagou qui travaille comme hôtesse et qui galère pour s’en sortir dans la vie.

Côté filmo c’est très joli. Pleins de plans soit colorés soit très ternes selon les scènes. GROS bémol par contre sur l’organisation du récit. On passe d’un personnage principal à l’autre et aux flashbacks pratiquement sans coupures et rien n’indiquent que ça se passe ou pas au même moment (sauf quand c’est vraiment obvious genre quand elles sont plus jeunes à la fac).

On nous sert une galerie de personnage assez nuancées. Beaucoup de gros bourgeois enfermés dans leur conditionnement de riche famille. Je me dis que c’est quand même horrible ce qui leur arrive (sans non plus aller jusqu’à les plaindre) : Ils vivent comme des rois, trônent au sommet de la pyramide sociale, mais sont conditionnés très tôt à leur rôle dans la famille et dépourvu de toute joie de vivre. L’homme dirige, possède un grande entreprise ou fait de la politique. La femme fait jolie dans le paysage, reste discrète, et donne un héritier à l’homme. Quand je vois ça, je ne peux pas m’empêcher de penser : « Depuis combien de temps ça dure ? Depuis combien de temps ces familles sont enfermés dans un tel carcan, se sont avilis au point d’être des automates soumis à la volonté de leur code moral pervers, engendrés par des automates et qui n’engendreront que des automates ? »

De la même manière, j’ai trouvé très intéressant de voir le lent processus de déconditionnement du personnage principal, aux côté de l’ancienne maîtresse et amie de son mari. Finalement, tout le film est une lente mise en place atmosphérique, où les protagonistes interagissent avec leur famille, leurs amis (j’ai d’ailleurs bien aimé la présence des personnages dans les deux « côtés » de l’histoire, et de voir comment ils se comportent selon la personne), et changent au fur et à mesure de l’intrigue. Tout cela se culmine sur un très beau final, bien que doux-amer, où Hanako finit par briser son confinement et devient enfin libre, au prix de son mariage, et où Miki finit enfin par trouver la force de quitter son travail avilissant et de faire ce dont elle rêvait, au contact d’autres personnes, contact dont elle se refusait par mépris et par honte. »

Cheshire :
« C'est un film dont j'avais entendu de bons échos. D'un point de vue technique c'est un film avec des nuances (les plans avec un fond flou/brumeux pour montrer la confusion d'Hanako, les plans plus lumineux pour parler de "l'émancipation" des 2 demoiselles et de leurs belles découvertes).
Pour le plot: il y a plusieurs thématiques qui s'entrelacent pour arriver à une libération des deux demoiselles. En effet, Hanako prisonnière d'un destin de femme au foyer propre sur elle, pion dans la continuité de l'histoire de sa famille. Elle découvre avec Miki la "vraie" vie loin de la cage dorée dans laquelle elle a été éduquée. Et Miki, qui souffre du manque d'argent pour vivre, qui essaie d'utiliser les hommes riches pour s'en sortir et qui découvre à travers eux la tristesse d'une vie dans rêve ni vrai objectifs.
Ces deux femmes sont les faces d'une même pièce dans la société japonaise qui nous est dépeinte sous différents point-de-vue.
Les points négatifs de ce film sont : son manque de clarté dans la découpe de la temporalité mais aussi l'histoire qui parfois est floue, qui nous interroge en sa finalité. »