[RPG-MAKER.FR] Oniromancie: tout l'univers de RPG Maker en français

Je me suis copieusement ennuyé devant ce film, ce qui est assez remarquable vu comment il me faut pas grand-chose pour me foutre la pétoche d’habitdue

Le problème c’est que le film se limite à des jumpscares assez grossiers, qui montrent beaucoup trop alors que le design du fantôme est on ne peut moins inspiré et les CGI assez cheaps. Il n’y a même pas de crescendo dans l’intensité des jumpscares, c’est même plutôt l’inverse. Ce sont les toutes premières apparitions du fantôme qui sont les plus impressionnantes et ça s’assagit au long du film. Et on enchaîne presque systématiquement sur une ellipse sans indiquer comment l’héroïne a pu se sortir de la situation, ce qui impose assez vite l’idée que le fantôme est inoffensif voire carrément une hallucination (vu que c’est établi que l’héroïne a des troubles psy, ils auraient éventuellement pu jouer sur cette ambiguïté, mais même pas). Au final c’est expliqué que seuls ceux qui maltraitent les chats sont pris pour cible, mais du coup c’est pas clair pour quoi le fantôme s’amuse à terroriser l’héroïne qui elle ne leur a pas fait de mal.

Ca aurait pu être rigolo de faire apparaître le fantôme quand elle gronde le chat parce qu’il a fait une connerie, et que le chat deviennent progressivement de plus en plus ingérable mais qu’elle n’ose plus rien lui dire par peur de faire venir le fantôme. Parce qu’au final il n’y a aucune créativité sur le fait que l’histoire implique un chat alors qu’il y aurait de quoi faire avec tous les comportements un peu inquiétants pour lesquels les chat sont célèbres (apparaître furtivement à un endroit où tu ne l’attends pas, regarder obstinément un coin vide de la pièce, les « zoomies » à 3h du mat’,...).

Le scénario est composé de poncifs du film d’horreur mis bout à bout et jamais exploités jusqu’au bout ou mis en synergie. Le film introduit le passé traumatique de l’héroïne, sa relation avec son père, sa claustrophobie, etc. Mais il n’en fait pas grand-chose. Je me serais attendu à ce que la résolution de l’intrigue la force à surmonter sa claustrophobie, par exemple, ce qui aurait justifier qu’elle soit capable de prendre l'ascenseur pendant la scène de conclusion, mais non (il y a bien la cuve où elle trouve le cadavre de la petite fille, mais elle tombe dedans, ce n’est pas elle qui fait l’effort d’y aller de son propre chef).

Il y a un début de commentaire social sur le traitement des chats (qui se font traités comme des poupées par la bourgeoise d’un côté, et comme des nuisibles de l’autre) qu'il aurait été intéressant de développer plus, mais au final un peu c’est relégué au second plan, au profit de l’histoire ultra-convenu et larmoyante de la petite fille (avec l’héroïne qui fond en larmes en serrant son cadavre en putréfaction à la fin du film, alors qu’elle n’a aucun lien affective avec elle). Évidemment il y a un lien symbolique qui est établi entre la petite fille et l’héroïne, (ça permet à cette dernière de faire le deuil de son passé, de tourner la page et aller de l’avant, tou’ci tou’ça…) Mais je trouve que c’est un peu léger et mécanique pour pallier au manque de développement concret du personnage.

Un bon délire, ce film. Je comprends qu’on puisse ne pas trop accroché à la démarche, mais personnellement je me suis bien amusé en le regardant.

J’avais découvert le film dans la chronique « Crossed », où Karim Debbache l’a cité comme un exemple intéressant de cinéma inspiré par le jeu vidéo. J’étais un peu dubitatif au début, où ça démarrait comme un actionner/film de gangster relativement classic.

Mais une fois la dynamique du film bien mis en place, c’est vrai que le rythme effréné de l’action et le décalage entre le personnage principal et l’univers dans lequel il évolue, rappelle le rapport qu’on peut avoir en tant que joueur avec des mondes ouverts comme les GTA, où on va intentionnellement bousculer les règles et entrer en confrontation pour essayer de déclencher des situations amusantes. Sans évidemment du contexte du film de gangster ou certains choix de mises en scènes, comme le fait de montrer la positions des personnages sur un plan GPS… Le fait que le personnage principal se fasse passer pour un développeur de jeu vidéo auprès de sa copine m’a bien fait marré aussi.

Je suis un poil partagé sur ce film.

D’un côté il aborde des thématiques assez lourde de façon sensible. Il y a évidemment la menace omniprésente des catastrophes naturelles dans le quotidien des japonais, représentée par les vers. La scène où le ver se déploie au-dessus de Tokyo est particulièrement poignante.

Et puis les problématiques d’urbanisme face au vieillissement et au déclin de la population, avec l’exploration de lieux abandonnés où se situe les portes. Si je ne dis pas de bêtise, dans la culture japonaise, les montagnes étaient à l’origine considéré comme le territoire des dieux, et les villes étaient plutôt bâties sur les plaines et les côtes. Mais avec l’augmentation de la population et le modernisation du pays, elles ont fini par s’étendre aussi dans les montagnes. Donc le fait que les vers viennent d’installations humaines qui ont « envahi » ces montagnes et que les protagonistes doivent pratiquer un rituel pour restituer ces lieux aux esprits est aussi très fort symboliquement.

D’un autre côté le film rencontre aussi quelque écueils en terme d’écriture. J’ai l’impression que c’est pour beaucoup des clichés mal maîtrisés et des automatisme d’écriture.

Le principal étant le fait que la motivation première de Suzume soit sa romance avec Souta. Même si elle devient plus proactive dans la traque des vers au cours du film, je trouve ça dommage qu’ils ne lui aient pas donnée une motivation direct et personnelle de vouloir parcourir le Japon à leur recherche. Ca aurait pu être l’occasion de développer un lien avec sa tante ou avec sa mère (qui était infirmière, donc elle avait déjà un lien avec les catastrophes). Surtout que la romance en question est assez anecdotique et forcée, elle va jusqu’à déclarer qu’elle ne pourrait pas vivre sans lui alors qu’elle le connaît depuis deux jours et qu’ils ont au final assez peu d'interactions. C’est dommage parce qu’à côté de ça le film met en avant plusieurs personnages secondaires féminins indépendants.

Aussi, le film est très « généreux » en terme de mise en scène, on a droit à des scènes d’actions très dynamique avec une animation au poil, mais je pense qu’il aurait gagner à se poser un peu par moment, à proposer des séquences un peu plus contemplative pour prendre le temps d’explorer les quartiers abandonner ou à approfondir un peu plus les relations avec les personnages secondaire que Suzume rencontre.

Mais globalement ça reste un film très plaisant à regarder et qui me laisse un souvenir assez fort après coup.

Plutôt que d’essayer de couvrir toutes péripéties de la série de façon exhaustive, quitte à les rentrer aux forceps dans un film à rallonge, les créateurs ont pris le parti de faire un film assez court, avec un rythme plutôt lent et contemplatif. Sur le principe je trouve que c’est plutôt une bonne idée de ne pas s’obstiner à vouloir être fidèle à la série, et de faire un film qui va à l’essentiel et qui se suffit à lui-même.

Le problème c’est qu’il va un peu trop à l’essentiel. Au final il ne se passe presque rien dans le film. les péripéties se résume à deux grosses scènes de bastons dont on a dû mal à saisir ou ressentir les enjeux par manque de contexte. Les personnages principaux sont réduit à des clichés ambulants dont les arcs narratifs sont à peine effleurés, et les personnages secondaires à de simples figurants. Et la mise en scène lente et contemplative à juste l’air pompeuse à cause du manque de substance du récit. Et du coup, paradoxalement, le récit à l’air rushé malgré la lenteur de son rythme, à cause des grosses coupes dans la chronologie des évènements et dans les arcs de personnages. On a un peu l’impression qu’on a pris le premier épisode de la série, l’épisode du milieu et l’épisode final, et qu’on les a scotché ensemble pour essayer de faire film. C’est dommage parce qu’on subodore quand même qu’il y a un lore un peu conséquent qui aurait pu être exploité. Mais vu que le film ne prend pas suffisamment le temps de développer et de lui donner corps, on a dû mal à se sentir impliquer dans l’histoire.

Côté graphique c’est déjà un peu plus convainquant. On retrouve la patte des animes des années 90/2000 qui a sont charme. Je suis un peu moins fan du design des personnages, mais les designs des véhicules, des méchas et les décors sont chouettes.

Ce qui est intéressant avec ce film, c’est que même si Wes Anderson vient à la base du cinéma en prise de vue réel, il assume ici pleinement le fait de faire un film d’animation. Il propose une mise en scène de cartoon burlesque, avec notamment ces séquences en plans très large, où les personnages se déplacent de façon frénétique a travers le décors. On a presque un côté « enfant qui joue à la poupée/aux figurines », avec les personnages qui font des mouvement impossible, comme marcher à la verticale sur un mur ou faire des bonds improbables. C’est quelque chose qu’on voit rarement, les autres films en stop-motion restent souvent beacoup plus sages et « réalistes », en un sens. Le seul autre exemple qui me viennent en tête c’est Panique au Village. Ca m’avait laisser un chouia dubitatif la première fois que j’avais vu le film, mais en le revoyant maintenant, avec le recul, je trouve que c’est cohérent avec le reste de la direction artistique et ça fonctionne bien.

La relecture de l’histoire de Roald Dhal par Wes Anderson (et son scénariste habituel, Noah Baumbach) est amusante aussi. De mémoire, dans le livre, Renard est très arrogant et sûr de lui, mais toujours présenté de façon assez positive. Le fait qu’il fait courir un danger à sa famille et aux autres animaux en défiant les trois fermiers est assez peu mis en avant. Ce qui prédomine c’est la satisfaction subversive de le voir être plus malin qu’eux. C’est intéressant que le film apporte cette distance critique, et développe le personnage de Renard sur le fait qu’il ressente lui-même le besoin d’éprouver cette satisfaction mesquine, et se sentir valorisé.