Sylvanor - posté le 08/04/2023 à 17:51:45. (24804 messages postés) -
Citation:
Mais ce le propre de tout métier, Sylvanor. J’aimerais mieux enseigner gratuitement que d’imposer un paiement aux autres (j’ai d’ailleurs enseigné gratuitement en Chine au plus pauvres). Un psychologue qui demande à être payé pour soulager la souffrance d’autrui, c’est aussi tirer le métier vers le bas. Pourquoi c’est plus spécifique à l’art? Pourquoi pour l’art c’est pire? À moins que j’ai mal compris, bien sûr.
Il y a plein de métiers qui ne sont pas sabordés par leur marchandisation.
Je n'ai pas de problème avec le boulanger qui vend son pain, avec l'ouvrier du bâtiment qui est payé pour construire des trucs, avec le caissier qui est payé pour tenir la caisse, etc (si ce n'est que son salaire est trop bas et qu'il subit une aliénation).
Je veux dire par là que la production du boulanger n'est pas altérée par le fait qu'il vende son pain, que la caissière ne fait pas moins bien son travail en étant rémunérée qu'en ne l'étant pas, et qu'il est heureux que l'ouvrier du bâtiment soit payé vu ce qu'on lui fait subir. Bien sûr la rémunération de tous ces gens (trop faible) et leur aliénation pose des problèmes d'ordre social, mais n'altère pas leur production.
Le problème dont je parle ici n'est pas le fait que ce soit déplaisant d'exercer un métier artistique (même si moi je détesterais ça je pense, et même si je constate que ça rend pas si rarement que ça les gens malheureux), mais plutôt le fait que ça constitue un dévoiement à la fois pour l'artiste dans sa démarche et pour sa création dans son résultat. C'est une mercantilisation et une prolétarisation, pas seulement de l'individu, mais de la production, ce qui la tire vers le bas et ce qui inévitablement vient entacher la sainte "démarche", le "cri qui dépasse tout l'être" dont on parlait plus haut. Ce n'est plus de la démarche, c'est de l'industrie, ce n'est plus un cri, c'est de l'alimentaire.
Et le boulanger qui se sent artiste peut toujours dessiner pendant son temps libre, alors que l'artiste qui aura passé sa journée à exécuter les commandes des autres, lui, il ne dessinera plus pendant son temps libre parce qu'il en aura marre. Voilà, il a tout perdu.
A la limite une solution si on voulait absolument conserver une rémunération dans le monde de l'art ce serait de transformer les artistes en fonctionnaires (mais ça comporterait d'autres dangers). Pour ma part je pense qu'il vaudrait mieux débarrasser tout ça des questions d'argent.
Citation:
Hum, je pense qu’être photographe, c’est quand même plus compliqué que ça. Enfin.
Qu’un nouveau métier soit en train de naître, ok. Perso, j’aimerais bien que ce soit un médium clairement identifié: peinture, dessin, truc fait par I.A. parce que oui, le processus, il compte. Pour en venir à:
Être photographe c'est probablement plus compliqué que ça en termes esthétiques: une belle photo n'est pas que la maîtrise technique de l'outil. Il faut faire des choix de cadrage, de couleurs, de lumière... Mais c'est exactement la même chose avec une IA.
Oui je pense par ailleurs qu'il faut identifier les productions faites avec IA comme telles, sinon c'est du mensonge.
Citation:
Oui, ça compte. Un humain apprécié l’aptitude des autres. Je ne saurais dire pourquoi mais c’est comme ça. Traverser à la nage l’océan, ça inspire le respect et l’admiration. Faire la même chose en avion, ça ne compte pas. Pour quelqu’un qui est dans le monde du dessin et qui connaît les contraintes, la valeur de quelque chose vient en partie du savoir-faire de celui qui a dessiné:
Ca compte selon tes valeurs, ton jugement moral et esthétique.
Pour moi aussi ça compte, je te rassure. Moi aussi je trouve ça beau, moi aussi la virtuosité m'inspire et m'émeut.
Mais ça ne compte pas pour définir ce qui est de l'art et ce qui n'en est pas.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 08/04/2023 à 16:04:47. (24804 messages postés) -
Ulkunudu: complètement d'accord.
J'ai l'impression que tu ajoutes cette précision plus ou moins en opposition à ce que je dis mais pour ma part je trouve ton message très juste et je n'ai rien à y ajouter, il complète en effet très bien mon propos.
Citation:
Quelle vision sombre et déprimante je sais pas trop quoi te répondre sur ça, ça ne reflète pas du tout la passion que je vois au quotidien dans tous les artistes qui m'entourent. Certes toutes les conditions ne sont pas idéales, en particulier les finances des petits artistes et le crunch dans un nombre conséquent de boîtes, mais je ne crois pas avoir vu ne serait-ce qu'une fois un artiste qui ne soit pas passionné.
Oui, le capitalisme est sombre et déprimant.
Bien sûr il arrive qu'il en sorte de bonnes choses.
Oui il y a des gens passionnés qui se font quand même exploiter et qui prennent quand même plaisir à produire des trucs nazes sous la contrainte. Faut-il s'en réjouir ou regretter qu'ils se complaisent dans leur aliénation, je ne sais pas.
Citation:
Sauf que là on n'est pas dans un cours d'histoire de l'art x)
99% des artistes ne finiront jamais dans les pages de ces livres, et alors ? Quelle est leur pertinence dans la conversation présente ?
La pertinence c'est que tu cherches à redéfinir ce que c'est que l'art.
Tu peux pas dire non, des siècles d'histoire de l'art ça compte pas, les galeries ça compte pas, l'histoire de la musique ça compte pas, la sociologie ça compte pas, l'anthropologie ça compte pas, l'art c'est ce que moi je dis et c'est juste ce que des mecs sur Twitter font.
Que ce soit lié à du blanchiment d'argent - parfois, au fond dans l'histoire de l'art c'est un détail, lequel de tous les artistes que je t'ai cités serait mêlé à du blanchiment d'argent? - n'est pas la question. Je ne te dis pas ce que l'art doit être, je ne te dis pas que l'art c'est bien. Je te dis ce que c'est.
Que tu aimes ou pas n'est pas non plus la question.
Citation:
Si on suit jusqu’au bout la définition tautologique et qu’on demande aux gens de voter pour savoir si 4 minutes 33 est de l’art selon eux, ou si la pissotière signée est de l’art selon eux, on obtiendrait peut-être un score de 11%, donc il faudrait admettre que ça n’en était finalement pas ?
Ca ne fonctionnerait pas comme ça, parce que la définition tautologique dit que c'est ce que la société définit comme étant de l'art, et non ce que le peuple en termes démocratique définit comme étant de l'art.
La société obéit à des structures, et ces structures dictent ce qu'est l'art. Le peuple a une petite part décisionnelle mais finalement très circonscrite. En grande partie, l'art est défini par les universitaires, par le monde de l'art lui-même (et c'est une terrible cooptation), par les riches/la bourgeoisie, par les médias, par les maisons de disques et les éditeurs... Tout ce que je viens de mentionner pèse très lourd, plus que le peuple au titre démocratique dans l'ensemble. Les goûts du peuple, d'ailleurs, ça se façonne exactement comme en politique. Souviens-toi de l'épisode de Fouloscopie où le mec expliquait qu'il avait fait un site avec des morceaux à écouter, quand il disait au départ qu'un morceau était le plus populaire celui-ci le devenait de manière prédictible.
Citation:
Au final, tu t’opposes à la marchandisation de l’art. Je pense que tu considères que de gagner sa vie en utilisant son talent artistique c’est mal, non? Je dis « mal » parce que je ne trouve pas de mot plus juste, corrige-moi si je me trompe. C’est un peu hs mais pourquoi au fait?
C'est un autre débat oui, là on parle de la définition de l'art. La question que tu me poses porte sur ma vision éthique d'un choix de métier, d'un choix de vie et de ce que l'art devrait être.
Je pense que la création (je vais éviter d'employer le mot art) ne devrait pas être une marchandise et que la soumettre à des impératifs commerciaux, mercantiles, c'est la tirer vers le bas. En dehors de ce qui est utilitaire, les gens devraient produire ce qu'ils veulent, et non saborder leur créativité pour la mettre au service des possédants et des entreprises.
Le marché de la culture aujourd'hui, c'est une industrie, où on obéit à des règles éditoriales, où il faut formater son contenu, choisir un public cible, revoir ce qui ne plaît pas à l'éditeur... Et tout ça pour gagner sa vie au lance-pierres et s'obliger dès qu'on a sorti un truc à en inventer un autre pour continuer à gagner sa croûte. Comment peut-on penser que ça va niveler vers le haut?
Et combien de gens j'ai vu qui passaient leur vie à dessiner pour leur boulot, et du coup ne dessinaient jamais plus pour eux? Et parfois même de ne plus dessiner qu'à la condition d'être payés. Sacré dévoiement de leur passion. Au fond c'est normal, je passe ma journée à faire l'activité X qui au départ me plaît, maintenant je l'exécute sous la contrainte (pour gagner ma vie), quand j'ai obtenu assez d'argent, ben j'en ai marre, j'ai envie de faire autre chose. Et voilà comment des gens qui dessinaient des super trucs et avaient des projets plein la tête ne font plus jamais rien de personnel et ne produisent plus que des trucs stéréotypés sans intérêt pour des commandes de débiles qui ont du pognon, et ne voient plus le dessin qu'à travers le prisme de la rémunération. Je ne parle pas de cas rares ici. C'est ça le bonheur, c'est ça qu'on veut?
Maintenant je ne peux pas en vouloir aux gens qui ont décidé d'exercer des métiers en lien avec l'art, quand j'étais plus jeune ça a été mon ambition. Je pense juste qu'ils se trompent. S'ils sont heureux tant mieux pour eux, mais je pense que c'est mettre un jeton dans une machine toxique. Après, quand il s'agit de choix de vie, mettre un jeton dans une machine toxique c'est pas grand chose si ça rend heureux. Disons que ça a aussi de fortes chances de rendre malheureux, pour les raisons que j'ai données plus haut.
Citation:
Ce qui est un artiste, ce qui ne l’est pas, ce qui est de l’art, ce qui ne l’est pas, quel est le lien avec l’art fait par I.A.? Je pose la question, j’essaie de comprendre.
Ben précisément ça a commencé parce que certains disaient que ce qui est fait avec les IA c'est pas de l'art, pour une raison X ou Y. Donc je réponds en disant que la raison X ou Y ne marche pas parce qu'il y a des trucs qu'on dit "art" et qui ne répondent pas au critère X ou Y, et qu'en fait dire qu'un truc c'est de l'art ou c'est pas de l'art c'est voué à l'échec, ça n'a aucun sens.
Citation:
Aussi, en photographie, il faut du savoir-faire pour reprendre l’expression d’Adalia. Ça demande une expertise, du talent. Taper des mots dans un moteur de recherche, est-ce que ça démontre un savoir-faire artistique?
Un métier est en train de naître, celui de prompt engineer. Parler aux IA, oui, il faut un certain savoir faire pour obtenir ce qu'on veut, en fait. Je ne sais pas si tu as essayé un peu Stable Diffusion, avec InvokeAI tu peux retoucher des éléments de l'image comme en dessinant, avec les modèles tu peux avoir des bases de données spécifiques, tu peux les fusionner entre elles, bref il y a là une technicité... Qui dépasse de loin celle d'un appareil photo (numérique, en plus, il n'y a même plus besoin de développer ses photos; de plus aujourd'hui la plupart des appareils de qualité et les téléphones récents prennent des photos avec une lumière et une couleur impeccables sans réglage particulier à faire, il n'y a plus qu'à appuyer sur le bouton).
Et au fond, est-ce important qu'il faille de l'expertise? C'était mon propos de dire que non, en vous donnant plein d'exemples.
Bien sûr vous avez le droit de dire que vous n'aimez que les productions qui ont nécessité de l'expertise, voire qu'elles sont meilleures que les autres. C'est aussi souvent mon cas. Mais pas de dire que les autres, ce n'est pas de l'art.
Citation:
Quelqu’un qui obtiendrait le même résultat que toi sans toucher un crayon, c’est un dessin qu’il a fait? Qu’il se considère comme un artiste, c’est une chose. Mais le résultat final, ce n’est pas un dessin, si?
En effet je ne dirais pas que c'est un dessin.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 08/04/2023 à 03:57:38. (24804 messages postés) -
Citation:
Twitter fourmille d'artistes aux talents divers et variés, il y en a des milliers (millions ?) dans les industries du cinéma, du jeu vidéo, et j'en passe.
Ah, tu veux parler de gens qui produisent sous la contrainte d'une entreprise capitaliste, d'individus qui ont prolétarisé leur savoir faire, de gens à qui on passe commande, qui doivent faire des filles à gros nichons et mecs baraqués si le client ou l'entreprise l'exige? Tout ça dans une perspective industrielle (tu as employé le terme d'industrie), visant à produire des marchandises destinées à être consommées?
C'est pas vraiment ce dont parle Picot je crois.
Citation:
Quand à tous tes exemples farfelus de galeries d'art
Je ne veux pas en remettre une couche mais mes exemples n'ont rien de farfelu. C'est un peu la première page du premier chapitre d'un livre d'histoire de l'art, et on pourrait en ajouter des centaines.
On pourrait aussi faire pareil en cinéma et en littérature.
Du blanchiment d'argent? Mais qu'est-ce que tu racontes...
Picot, tu présentes bien tes idées. C'est vrai que c'est presque de la poésie, on te sent passionné, probablement concerné, aussi, à titre personnel.
Je pense que c'est une vision très idéalisée de l'art, où l'intention, la motivation est l'élément déterminant.
Tu peux en faire un ensemble cohérent, mais c'est seulement une vision très personnelle, avec laquelle tu ne peux pas dire "l'art, c'est" mais seulement "je voudrais que l'art ce soit ça".
"Pour moi l'art c'est..." ne fonctionne pas. Je peux aussi te dire "pour moi une table c'est un truc qui a une forme de stylo avec des ailes, trois yeux et une antenne de télé", mais non c'est pas ça et tout le monde s'en fout que pour moi une table ce soit ça. Donc oui, "pour toi l'art c'est..." mais en fait, c'est pas ça.
D'ailleurs tu t'es un peu arrangé dans certaines réponses, comme ici:
Citation:
Qui produit une œuvre sous la contrainte, qu'il surmonte pour insérer entre les lignes des fragments de sa passion par fidélité envers cette force qui l'anime fait de l'art.
Et s'il ne surmonte rien, s'il exécute seulement la commande, mais que le résultat est superbe et que tout le monde trouve ça génial?
Ou là:
Citation:
Qui rédige un roman hors de sa zone de confort et saisit l'occasion d'éclairer des pans inexplorés de son esprit pour se dépasser et se rire de l'adversité fait de l'art.
Et s'il ne fait qu'obéir à son éditeur mais que son livre est considéré comme génial par les lecteurs, obtient des prix, etc?
Vous cherchez à définir l'art, vous ne pouvez pas balayer d'un revers de la main toute l'histoire de l'art et le travail de la sociologie, l'anthropologie et la philosophie.
L'art a déjà été circonscrit par la société, le monde qui vous entoure. Vous ne pouvez pas dire "non ce n'est pas ça, moi je dis que c'est ça", les mots ont un sens, on ne peut pas redéfinir le langage à sa guise.
Et précisément, la société n'arrive pas à dresser de description cohérente de ce qu'est l'art, mais elle arrive à cataloguer les gens comme artistes ou non, et les productions comme artistiques ou non. C'est le seul critère sur lequel on peut se baser, en fait.
Citation:
Ma réponse présente est de l'art
Donc si on aime ce qu'on fait, si on croit en ce qu'on fait, qu'on le fait avec passion et sincérité, ce serait de l'art?
L'étiquette "art" ne dépend donc que de l'auteur, et non du résultat, ni même du public?
Ok supposons, donc...
Du coup quand Akira Toriyama essaie de saboter Dragon Ball avec l'arc Freezer qu'il fait exprès trop long, mais que tout le monde trouve ça génial, c'est pas de l'art?
Quand le Dune de David Lynch est renié par ce dernier au point qu'il en a fait retirer son nom du générique, c'est pas de l'art?
Qu'est-ce qu'on fait des mangas où le sort des persos est dicté par leur popularité dans les magazines, sur lesquels les éditeurs ont un pouvoir décisionnel écrasant?
Le film l'Effet papillon dont la fin a été décidée contre l'avis des réalisateurs, c'est pas de l'art du coup?
Et David Guetta qui adore ce qu'il fait c'est de l'art?
Par contre tout l'art religieux qui est un art de commande, les portraits à l'huile de nobles dont les châteaux sont remplis, tout ça c'est pas de l'art donc?
L'art de propagande, l'art politique, art ou pas art?
L'art de l'antiquité, qui était surtout fonctionnel (vases, statues décoratives et de culte, mosaïques), pas de l'art je suppose?
"Les anciens Grecs fabriquaient de la poterie pour un usage quotidien et non pas pour les exposer ", aujourd'hui pourtant tout le monde dit que c'est de l'art et on trouve la poterie de la Grèce antique dans les musées.
Le saviez-vous? La Fontaine a écrit des contes érotiques, qu'il a reniés sur la fin de sa vie.
Louis Aragon, une fois devenu communiste, a renié ses écrits surréalistes. Alors on prend ou pas?
Quant à Céline, il a lui-même déclaré qu'il avait donné au Voyage au bout de la nuit une dimension pacifiste parce que c'était dans l'air du temps, que ça lui semblait vendeur... Pas très honnête tout ça, pas de l'art donc?
Et chez les Romains de l'antiquité, c'était pas mieux que chez les Grecs:
"Dans la société romaine, le mot "artiste" (artifex) n'a pas le même sens qu'aujourd'hui, il signifie plus "artisan" que "créateur". L'habitude de copier des modèles illustres, déjà bien présente dans l'art grec hellénistique et reprise par les artistes/artisans romains, brouille les cartes.[...] L'œuvre d'art au sens moderne n'était donc qu'une production à faible valeur ajoutée qui ne valait guère plus que les matériaux dont le faber l'avait constituée. La main-d'œuvre était donc d'un coût modique. [...] l'art plastique est avant tout considéré comme un décor, un ornement. La correspondance de Cicéron le montre très bien : il ne s'agit pas de faire venir des statues des meilleurs maîtres athéniens pour les admirer, mais pour agrémenter sa palestre12. La mise en scène et la disposition sont primordiales. On a l'impression que le point de vue romain sur l'art est un point de vue d'architecte." L'art, une affaire de culture et d'époque: chez les Romains, en somme, c'est juste de la décoration, et la distinction entre artisan et artiste n'existait pas. Aujourd'hui l'art de l'antiquité romaine est considéré comme de l'art tout à fait noble, qu'on trouve dans les musées.
Pourtant, tout ça n'est pas de l'art si je me fie à ton critère, puisque les artistes eux-mêmes ne le voyaient pas comme de l'art à l'époque.
Bien sûr, les Nymphéas de Monet, pas de l'art non plus:
Il n'y a pas d'oeuvres de Monet aussi connues que Les Nymphéas, et pourtant l'auteur en détestait assez certaines pour les fouler aux pieds, voire les lacérer au couteau. Une quinzaine de toiles de la série ont ainsi été détruites par le peintre, âgé de 68 ans, en avril 1908, alors qu'elles devaient être exposées à Paris. Il a aussi demandé à sa belle-fille Blanche Hoschedé d'en éliminer d'autres avant sa mort.
Pendant des siècles, l'art c'était pas être envahi par une force en soi ou un cri qui surpasse tout son être, les artistes faisaient carrière, exécutaient toute leur vie des commandes pour l'église ou les nobles, ils étaient entourés de dizaines d'apprentis qui faisaient une part conséquente de leur boulot (on retrouve d'ailleurs ce système dans la BD et les mangas, avec les assistants), dans d'immenses ateliers, lesquels leur succéderaient à leur tour le moment venu. Personne ne s'intéressait à leur vision personnelle d'artiste ou à leur cause, ce n'était pas la question. Tout ça est un phénomène très récent qui précisément montre que le regard de la société change sur ce que doit être l'art. Du moins en partie, puisqu'on l'oublie assez vite quand on commence à parler de toute la production "industrielle" en art, sinon on n'aimerait plus grand chose: on y accepte alors les plus grandes compromissions de la part des artistes.
Citation:
À mon sens, un artiste ne cherche pas à l'être ou à correspondre à cette catégorie. Il est happé, envahi, obligé même, par une force en lui : un univers qui existe en son esprit puissamment, un message à véhiculer sans user de mots ordinaires ; il a un cri à pousser, une existence à justifier, il est serviteur d'un outre-monde qui l'insémine et le charge de transmettre les échos de tréfonds qui le dépassent.
Un artiste sait que sa cause est juste lorsque ce cri surpasse tout le reste et lorsque sa vie se dilue dans ce que son élan lui fait produire, lorsque dans sa plus grande sincérité il ressent cet élan comme important à transmettre, parce qu'il lui fait produire une chose qui est vivante et chérie à ses yeux, tel son enfant nouveau né qu'il étreindrait au premier jour.
Un artiste seul sait, en scrutant ses raisons avec l'honnêteté les plus absolue, que sa création est artistique, et qu'importent les considérations extérieures résultantes.
Un type qui utilise Midjourney ou Stable Diffusion pour sa production peut correspondre à 100% à ta description, qui à aucun moment n'inclut la notion de compétence ou d'effort.
Finalement c'est quand même un artiste alors?
Au fond c'est le même problème que pour la photo: je peux faire mon machin en un clic. Si le critère pour faire de l'art c'est juste d'y croire, d'être passionné, alors la photo au même titre que les IA, ça peut être de l'art.
Je pense qu'il faut se rendre compte que toute tentative de définition de l'art est vouée à l'échec, car condamnée à d'énormes contradictions. Ça ne peut pas marcher. C'est une erreur d'essayer, en fait.
Citation:
Et l'on a beaucoup d'artistes ici ; Immu, Noiracide, Kody, toi ou moi par exemple.
C'est gentil. Je ne me considère pas comme un artiste, je préfère dire que je dessine.
Et Midjourney peut "piller" tout mon travail, je m'en fiche complètement.
Ou plutôt non: Midjourney ça reste un produit commercial qui génère de l'argent, donc non, mais je cède bien volontiers ce que je fais à Stable Diffusion (même si ça n'intéressera personne).
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 08/04/2023 à 01:57:44. (24804 messages postés) -
Citation:
Je ne vois pas en quoi le fait qu'une poignée d'humains, qui considèrent comme de l'art du "foutage de gueule", puisse valider comme artiste un mec qui commande à une machine un résultat obtenu à partir de quelques mots clefs et des tables d'une DB numérique. Les débordements des uns ne justifient pas les illusions des autres.
Qui c'est qui valide le mec, toi?
Et si c'est des millions de personnes qui valident le mec?
Pourquoi le critère pour faire de l'art c'est l'émotion?
Si je fais ma purée de pommes de terre avec émotion c'est de l'art?
Si j'exécute une commande pour la mairie ou pour l'église d'un tableau qui me fait complètement chier mais que tout le monde va considérer comme un chef d’œuvre alors c'est pas de l'art?
Si je fais un bouquin pour me nourrir parce que j'ai des problèmes d'argent, en suivant les conseils de mon éditeur qui sait ce qui marche, que c'est pas du tout ma came mais qu'à la fin le bouquin se vend bien c'est de l'art ou c'est pas de l'art?
Le problème est à mon avis que vous essayez de plaquer derrière l'art des composantes qui vous rassurent ou qui vous plaisent. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Il ne faut pas chercher à se rassurer avec l'art. L'art, ce n'est qu'un mot, un concept. La littérature, le dessin, la peinture, la musique, tout ce que vous aimez, ça existe indépendamment du concept d'art et ça n'en a pas besoin.
Il y en a bien qui ont trouvé qu'appuyer sur le bouton de l'appareil photo c'était du foutage de gueule d'appeler ça de l'art. Alors la photo c'est pas de l'art, hein? Hé, trop facile, c'est l'appareil qui fait tout!
Citation:
Je comprends vraiment pas ta définition de l'art. Ça me dépasse et ça me semble hautement absurde
Oui je sens bien que ça ne te parle pas.
Mais tu sais, tous les artistes que j'ai cités plus haut, c'est pas spécialement ma sélection. Ce sont des artistes considérés comme majeurs dans l'histoire de l'art. Leur statut d'artiste n'est plus discuté par personne ou presque. N'importe quelle encyclopédie, n'importe quel dictionnaire ou site internet te les présentera comme des artistes, et en plus te dira qu'ils ont été très influents.
Quelques petits bouts de textes intéressants que je vous ai pêchés pour illustrer mon propos:
Ernest Gombrich (historien de l'art):
« Disons nettement, tout d’abord, qu’à la vérité, « l’Art » n’a pas d’existence propre. Il n’y a que des artistes. En des temps très lointains, ce furent des hommes qui, à l’aide d’un morceau de terre colorée, ébauchaient les formes d’un bison sur les parois d’une caverne ; de nos jours ils achètent des couleurs et font des affiches ; dans l’intervalle, ils ont fait pas mal de choses. Il n’y a aucun inconvénient à nommer art l’ensemble de ces activités, à condition toutefois de ne jamais oublier que le même mot recouvre cent choses diverses, se situant différemment dans le temps et dans l’espace, à condition aussi de bien comprendre que l’Art avec un grand A n’existe pas. Il est de fait que, de nos jours, cette notion d’Art avec un grand A est devenue une espèce d’idole doublée d’un épouvantail. On peut écraser un artiste en lui disant que ce qu’il vient de faire n’est peut-être pas mal dans son genre, mais que ce n’est pas de l’ « Art ». Et on peut confondre un brave homme qui admire un tableau en lui affirmant que ce qu’il aime dans cette œuvre ce n’est pas l’Art lui-même, mais quelque chose d’autre ».
Autrement dit, l'art n'existe pas, et on peut dire n'importe quoi sur l'art.
Bien sûr les sociologues disent en gros le même truc:
Matthew Rampley, De l'art considéré comme système social. Observations sur la sociologie de Niklas Luhmann:
"Le concept-clé réside dans la définition du monde de l’art comme institution, et les nombreuses critiques de Dickie et Weitz tournent essentiellement autour du problème de l’identification des limites du monde de l’art : où il commence et où il prend fin. Reste à déterminer qui en fait partie et comment le savoir, quelles institutions en font partie ou en sont exclues. Plus on entre dans ce type de questionnement, plus les frontières du monde artistique deviennent floues ; quand peut-on décider qu’un critique d’art fait partie du monde de l’art ou s’il reste un amateur ? Qui a le pouvoir de classer une production particulière parmi les œuvres d’art et un individu particulier parmi les artistes ? Quels sont les critères de sélection ? Car tant que la théorie institutionnelle de l’art verra le monde de l’art en termes essentialistes et substantiels, à savoir composé de certains types d’individus et d’institutions, elle ne pourra jamais apporter de réponse satisfaisante à ces questions, si ce n’est en décrétant de manière arbitraire qui en fait partie et qui en est exclu."
Et je n'ai pas trouvé de citation directe du camarade Bourdieu mais un résumé éloquent:
"La compétence attendue de l’artiste est celle de fournisseur de prestations calibrées faisant le jeu, précisément, de la parole de l’autre, le spécialiste autorisé, en son langage lui aussi étroitement tamisé. C’est dire à quel niveau d’impuissance réciproque reconnue peut se situer Libre-échange."
(Ce qui vaut ici à la fois pour l'art "commercial" et pour l'art "expérimental", ce passage est assez puissant je trouve. Le spécialiste autorisé pour l'art commercial, c'est la maison de disque, l'éditeur, le public et les médias. Le spécialiste pour l'art expérimental, c'est le galeriste, le chef d'orchestre, les artistes eux-mêmes, le monde universitaire, lesquels ne peuvent pas non plus tout dire, car ils sont tributaires de ce que la société jugera de leurs propos).
Et bien sûr l'anthropologie dit la même chose, Wikipédia:
"L'anthropologie de l'art se trouve dès ses fondements confrontée à une question épistémologique simple : Qu'est ce que l'art ?
Après de nombreuses tentatives pour résoudre cette question, c'est Erwin Panofsky qui a finalement proposé une définition acceptable en anthropologie. Il suggère de revenir au sens premier de cette notion, à l'aide du terme latin ars-artis qui a longtemps gardé deux significations distinctes :
- l'ensemble de règles et de techniques, que la pensée doit mettre en œuvre pour atteindre la connaissance et représenter le réel.
- la capacité consciente et intentionnelle de l'homme de « produire des objets de la même façon que la nature produit des phénomènes ».
Cette double articulation permet d'affirmer que « l'étude du rapport que chaque culture entretient entre ces deux aspects de la notion d'art — entre certaines formes de connaissances et certaines techniques de conception et de production d'images — constitue l'objet de l'anthropologie de l'art ». "
Pas de critère de technique ou de savoir-faire dans l'absolu, seulement celui de la société (la culture) qui est étudiée... Car oui c'est bien elle qui désigne ce qui est art et ce qui ne l'est pas.
Si la société décide qu'écrire quelques mots à une IA pour générer une image c'est de l'art alors ça en sera. Si elle décide le contraire alors ça n'en sera pas.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 07/04/2023 à 23:02:04. (24804 messages postés) -
Dans la galerie d'art, il n'y a pas de l'art, c'est ça ton propos?
Tu veux que je te parle musique sinon? Je peux te faire la même chose avec la musique c'est pas très compliqué, et c'est pas dans les galeries.
Edit:
Allez ok, parlons musique.
John Cage, 4'33 (on en a déjà parlé):
Edgar Varèse, Déserts
A soulevé un scandale énorme à sa sortie, pas considéré comme de l'art par le public ni la critique:
"Dès les premières notes, le public est déconcerté. Quelques auditeurs sifflent bientôt et déjà les huées pointent de toutes parts, mais lorsque arrive la première interpolation de « son organisé », la salle se déchaîne. Pierre Henry, aux potentiomètres, a beau augmenter le volume au maximum, le vacarme du public redouble : il rugit, hurle, pousse des cris d'animaux, demande le renvoi de Scherchen et surtout d'Henry, éreinte le compositeur et c'est à peine si l'on entend le moindre son (orchestral ou enregistré). Des protestations et des applaudissements répondent aux injures, par vagues, et une bagarre générale éclate. Le chef, imperturbablement, dirige l'œuvre jusqu'au bout. La musique s'effondre, malgré ses efforts, sous les cris de protestation d'un public survolté et sous les railleries des plus virulents d'entre eux."
Au passage moi j'aime beaucoup Varèse même si Déserts n'est pas ma pièce préférée. Varèse c'est de la balle il faut écouter ça super fort c'est cataclysmique!
Aujourd'hui il est considéré comme l'un des compositeurs les plus innovants et influents du 20ème siècle.
Bien sûr il y a le Sacre du printemps qui a subi la même histoire, un des événements les plus marquants de l'histoire de la musique:
"[J'ai] quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J'en fus révolté. Ces manifestations, d'abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d'autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable1. » À ce moment, Nijinski, qui était en coulisses, debout sur une chaise, criait les indications aux danseurs qui n'entendaient plus l'orchestre. De son côté, Diaghilev ordonnait aux électriciens d'allumer et d'éteindre les lumières en alternance pour tenter de calmer l'assistance".
Schonberg, considéré comme de "l'art dégénéré" par les nazis.
On voit bien ici que le fait que ce soit de l'art ou non, c'est dépendant des sociétés, du public, de l'époque.
N'importe quoi peut avoir été considéré de l'art un jour et ne plus l'être, peut avoir été considéré comme un déchet un jour et être sacralisé aujourd'hui.
Ianis Xenakis, Achorripsis
De la musique programmée en Fortran, avec des variables aléatoires!
Karlheinz Stockhausen, Klavierstücke
"C’est donc l’époque des Klavierstücke, dont la plus fameuse est le Klavierstück XI, pièce pour piano. Sur une seule feuille sont placées 19 cellules musicales de façon irrégulière. L’interprète en choisit une au hasard, par laquelle il commence (il la joue comme il veut). À la fin de la cellule sont indiqués un tempo, une nuance et une attaque : le pianiste jouera un second groupe (pris au hasard) en fonction de ces trois indications et ainsi de suite. De cette façon, la pièce sera jouée d’une infinité de manières et tous les sons auront été exploités. Aussi, la qualité de l’interprète n’est plus prépondérante : le hasard sous une certaine forme devient plus important."
Pierre Henry, Variations pour une porte et un soupir
Alors lui c'est mon champion toute catégorie.
"Si Pierre Schaeffer est le père théorique de la musique concrète, Pierre Henry en est son père artistique."
Oui oui c'est de l'art c'est pas moi qui le dit, c'est Wikipédia (et le monde de la musique en général).
Bon bref voilà, l'art n'a rien à voir avec le savoir-faire. L'art ce n'est pas ça.
A une époque, l'art était conditionné par le savoir-faire. Ce n'est plus le cas aujourd'hui (et ça fait déjà un moment que ça dure, d'ailleurs).
On peut faire de l'art avec du savoir-faire, mais on peut aussi en faire sans.
Tout ce qui compte, c'est que la société dise que c'est de l'art, encore une fois. C'est elle qui établit ses critères et anoblit de la petite étiquette "art" ce qu'elle veut bien, parfois en cohérence avec ses critères, parfois sans. Et souvent de bons contacts aident à ce que ça se fasse...
On a souvent tendance à mettre derrière le mot art ce qu'on aime bien dans l'art et à en faire une condition pour définir l'art, mais c'est une erreur.
Ce n'est pas Adalia qui décide de ce qu'est l'art, et ce n'est pas moi non plus bien sûr. Personne vraiment, en réalité, c'est un phénomène macroscopique, social et sociétal, anthropologique, qui se produit à grande échelle.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 07/04/2023 à 21:29:07. (24804 messages postés) -
Citation:
L'art, c'est avant tout du savoir-faire.
Générer des images par IA, ça revient à pirater le savoir-faire des autres.
+
Citation:
C'est un gars qui met au micro-onde un plat sous vide de chez Carrouf. Il juge du temps de cuisson pour que le résultat soit aussi proche de ce qu'il espère ; il règle le wattage pour que les saveurs des aliments ressortent plus ou moins en fonctions de l'intensité de la chaleur, faisant ainsi usage de son four-outil selon sa vision inspirée.
De là, il se considère comme un vrai chef coq et s'en va écrire au guide Michelin pour demander qu'ils lui remettent séant les trois étoiles qu'il a si durement mérité
Vraiment?
Vous êtes sûrs de chez sûrs?
Même pas un petit doute?
Moi j'aurais des hésitations quand même...
C'est vous qui voyez hein moi je dis ça je dis rien.
Je voudrais surtout pas avoir l'air d'insister, bien sûr.
Ça pourrait devenir préoccupant si ça commençait à se savoir...
On pourrait faire comme si on savait pas, du coup, ça vous va?
Ouais, finalement, vaut mieux faire semblant je crois sinon vraiment on saura plus du tout quoi dire.
Bon bref je pense que je peux m'arrêter là.
Il n'y a aucun point commun entre toutes ces oeuvres, aucun critère qualitatif, absolument rien de concret. Il est impossible d'établir des paramètres pour dire ce qui est une bonne oeuvre et ce qui n'en est pas, ce qui est de l'art et ce qui est du foutage de gueule, du hasard, de la chance, du jeu ou simplement autre chose, s'il y a une intention et si oui de quel ordre, le critère des émotions est encore plus fragile, j'ai plus d'émotions à la lecture du menu de ma cantine qu'en regardant un Buren. L'émotion appartient au spectateur et non à l'artiste, elle n'est pas non plus intrinsèque à l'oeuvre.
Le tautologiste c'est moi et je maintiens ma tautologie. La tautologie c'est que l'art c'est ce qui est fait par les artistes et rien d'autre. Il faut avoir l'étiquette artiste et c'est bon.
Si je vous présente mon tube de dentifrice et que je vous dis que c'est de l'art ça ne fonctionnera pas parce que je n'ai pas l'étiquette artiste. Si demain je deviens le meilleur pote de Jeff Koons ou d'un galeriste connu, mon tube de dentifrice vaudra des millions et les musées se l'arracheront. A une époque, on se moquait des impressionnistes, Van Gogh est mort pauvre et vendait ses peintures une misère comme des croûtes d'amateur, maintenant ils sont dans tous les livres d'art. Ce sont les sociétés, les époques, les contacts et les médias qui décident de ce qui est art et ce qui ne l'est pas. Arbitrairement.
En tous cas je trouvais plus le nom du mec qui avait fait son expo avec juste des descriptions d'oeuvres, sans oeuvres elles-mêmes (c'est l'avant-dernière image), impossible de remettre la main dessus malgré moult recherches Google... C'est ChatGPT qui me l'a retrouvé avec une rapide description. Incroyable (et le mec s'appelle Lawrence Weiner).
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Sylvanor - posté le 06/04/2023 à 19:41:38. (24804 messages postés) -
Aujourd'hui, on a fait le vernissage d'une expo sur les IA au bahut.
On était trois à l'organiser: un collègue de maths, un collègue de SVT et moi (on anime une option informatique et ça a été préparé dans ce cadre). On avait mis dans le projet deux collègues d'anglais pour aider les élèves à la préparation des requêtes.
On a fait faire des images par tous les élèves de 6èmes, à partir de comptes gratuits sur Midjourney (j'ai dû en créer une palanquée, puisqu'on a 25 images par compte).
Puis on a imprimé ça sur des A2 papier photo, et mis ça dans la galerie du collège (notre collège en a une, qui organise des vernissages régulièrement, d'artistes proposés par le prof d'arts plastiques).
Les gosses ont fait certaines images vraiment très cools.
Dans l'expo on avait aussi préparé des panneaux pour expliquer comment reconnaître une image faite par une IA, et expliquer en gros le principe de génération d'images (le plongement, la base de données, l'algorithme de diffusion, en s'appuyant sur la vidéo de Science étonnante), les panneaux étant faits à partir des travaux des élèves.
Le discours d'inauguration a été lu par les élèves, préparé en classe avec ChatGPT!
On a aussi mis des "discours d'artistes" imprimés à côté des images, générés avec ChatGPT qui fait semblant d'être l'artiste et explique sa démarche.
On a mis un jeu "IA ou pas IA?" avec un vrai tableau de Georges De La Tour et un faux fait avec Midjourney et les visiteurs devaient placer une bille dans la boîte correspondant à celui qu'ils pensent être fait par l'IA (et c'était à peu près équilibré côté résultats).
On a aussi mis un jeu avec des requêtes imprimées et il faut retrouver l'image associée à la requête.
Et enfin des audios à écouter au casque où on a interviewé les élèves sur la question "suis-je un artiste en utilisant une IA pour faire des images?".
Bien sûr le propos de l'expo était de laisser la question ouverte, et non de venir en proclamant que c'était de l'art ou que ça n'en était pas.
Il y avait un peu plus de 100 personnes qui étaient là, ce qui est beaucoup, je suis dans un petit bahut de campagne et c'était jour de grève (j'ai fait grève mais je suis venu le soir pour le vernissage).
Bon je vous mets pas les photos, c'est un événement public il y aura un article dans le journal mais je préfère que ma vie professionnelle ne déborde pas trop ici.
C'était juste pour vous raconter un peu le truc.
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Sylvanor - posté le 05/04/2023 à 00:34:37. (24804 messages postés) -
Psychologiquement oui. Honnêtement j'ai passé un bon moment à la manif de la semaine dernière, il y avait quelque chose de galvanisant et de réconfortant.
Il faut dire qu'être entre un panneau CGT, un panneau NPA et un panneau Sud, ça fait du bien.
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Sylvanor - posté le 04/04/2023 à 21:47:28. (24804 messages postés) -
Députés ER... Tu veux dire LR?
Normalement montrer aux citoyens qui sont contre qu'ils sont loin d'être des cas isolés, les chiffres de la grève devraient suffire à le faire ou des sondages.
Mais généralement, ces chiffres on les a pas. Je pense qu'ils ont de grandes chances d'être supérieurs aux chiffres des manifestants (beaucoup de grévistes restent chez eux), même s'il y a des manifestants non grévistes (personnes au foyer, étudiants, retraités...).
De toute façon on a déjà les chiffres des sondages pour savoir la quantité/proportion de gens qui sont contres. On n'a pas besoin de manifester pour ça. La manifestation, quelque part, invisibilise les gens contre mais qui ne sortent pas.
Le mécanisme manifs > grèves > blocages > casses j'y adhère pas trop, j'ai tendance à dire qu'avec un gouvernement de tocards on devrait pas prendre le temps d'y aller de manière graduelle, on bloque tout le pays dès le début et c'est bon. Je suis partisan de la grève générale immédiate.
Dès le départ on savait que tout le monde était contre, ils ont pris la mesure contre l'avis général, hop on se fâche. Pas besoin d'attendre.
Quelque part, y a rien (ou pas grand chose) à perdre à manifester, donc pas trop de raison pour ne pas le faire en dehors du temps que ça prend, du coût de l'essence. Mais je continue de penser que ça sert assez peu en termes de lutte. Tu le dis toi-même c'est comme une forme de premier avertissement... On a dépassé ce stade depuis longtemps. Et pour le reste, ça correspond à ce que je disais: surtout de la com. C'est pas inutile, la com, mais je pense souvent que c'est assez marginal à côté des autres méthodes.
Peut-être qu'en conclusion on peut quand même et surtout dire que c'est le moyen pour ceux qui ne sont pas dans le monde du travail de s'exprimer dans la lutte, puisque ceux-là ne peuvent pas faire grève (et dans le monde du travail, en général, ben faut faire grève pour être dispo pour manifester).
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Sylvanor - posté le 04/04/2023 à 17:07:44. (24804 messages postés) -
Généralement je ne manifeste pas, j'ai tendance à croire que ce n'est que très peu utile (les mecs nous regardent du haut de leur tour d'ivoire), à mon sens seules les grèves reconductibles (et si possible générales) et la casse ont des chances de marcher. On l'a vu avec les gilets jaunes, la seule fois où ils ont fait reculer le gouvernement c'est quand ils ont été violents.
Je ne fais pas l'apologie de la violence mais le constat.
La manif c'est une sorte d'opération de com. C'est le rapport de force qui marche, la grève enclenche un rapport de force en paralysant le pays, mais pas la manif (elle fait juste un rapport de force, à la fin, avec les forces de l'ordre, mais pas avec le gouvernement directement).
Du coup pour ma part généralement je suis juste gréviste. Je fais toutes les grèves, c'est devenu un principe.
Mais des fois je doute, je me dis bon quand même au fond si tout le monde est dans la rue peut-être que ça peut faire plier un peu plus facilement, que ça impressionnera davantage... J'arrive pas à m'en convaincre, mais ça me travaille.
Du coup j'ai quand même été manifester la semaine dernière. C'est long je suis à la campagne il faut pas mal rouler. On s'est réunis avec des collègues et on est montés à Epinal. Et d'ailleurs j'y ai retrouvé Felwynn, par hasard, c'était une belle surprise. On avait pas trop de temps on s'est juste parlés très rapidement.
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Sylvanor - posté le 03/04/2023 à 20:35:37. (24804 messages postés) -
Citation:
Cela dit, pour prendre la défense du gros connard : savoir conduire, c'est savoir conduire bien MÊME dans les situations de crise où il y a quelqu'un à côté de toi qui te hurle dessus, les enfants qui font le bordel à l'arrière, et des parisiens qui te klaxonnent de partout et te font des queues de poisson. Ne pas perdre ses moyens quand on est stressé, ça fait partie de "savoir conduire".
Il faut que tu sois impassible comme le rocher immobile dans le torrent.
C'est vrai.
Mais d'un autre côté, l'apprentissage continue après le permis, d'où le "A" que tu poses sur ta vitre pendant quelques années.
C'est ce que disait mon moniteur, même après le permis, t'as pas fini d'apprendre. Ce n'est qu'un jalon.
J'étais pas très bien non plus avec moniteur, qui désespérait un peu (il m'a fallu environ 60h de conduite et 3 tentatives pour réussir mon permis), mais bon c'était pas un enfoiré comme le mec que tu as eu.
Comme Rots, en général j'ai eu des examinateurs qui causaient, ou qui ne disaient rien.
Courage, tu vas finir par l'avoir.
Et oui clairement cette machine à fric est une honte en France. Vu la nécessité de posséder ce permis, ça devrait être gratuit comme l'école. Quand t'es mauvais au volant, t'as intérêt à être riche... Scandaleux.
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Sylvanor - posté le 03/04/2023 à 20:27:23. (24804 messages postés) -
Content que Le Daim vous ait à peu près plu.
Je suis assez fan de Quentin Dupieux, pour moi il y a dans ces films un plaisir qui me rappelle les films de David Lynch: une sorte d'étrangeté, d'absurde, et une ambiance suffisamment forte pour qu'on prenne du plaisir même sans vraiment comprendre ce qu'on voit. Cela dit, chez Dupieux il y a beaucoup d'humour alors que Lynch est sérieux et même souvent angoissant. Avec Dupieux on est jamais loin de la comédie, mais la photo impeccable et le sérieux des acteurs sont là pour ne jamais nous y installer complètement (sauf peut-être dans Mandibules).
Pour ceux qui ont aimé je conseille Rubber, son film le plus connu je pense, qui raconte les aventures d'un pneu tueur (!), et puis il y a Réalité qui m'avait beaucoup plu. Mais bon tous ses films que j'ai vus m'ont plu. Il y a une sorte de constance chez lui, y compris dans le style, même si chacun de ses films a un thème différent.
Citation:
Bon bin ça a l'air de confirmer que le premier quart d'heure n'est pas représentatif du film. Si j'avais su j'aurais peut-être regardé la suite.
Ouais je voulais pas trop spoiler ou vendre le film vu que c'est moi qui l'ai proposé, mais clairement Dupieux c'est un réalisateur qui ressemble pas aux autres, si tant est qu'on puisse mettre les autres dans un même panier. En tous cas, il ne colle pas aux clichés du cinéma français, et s'il lui arrive d'utiliser des codes, c'est plutôt pour en jouer. Il est rapidement devenu un de mes réalisateurs préférés.
Citation:
Pour cette semaine je vous propose de plonger à nouveau dans l'animation française avec le film Tout en Haut du Monde
Ah je l'ai déjà vu il y a quelques années.
J'en garde un bon souvenir, sans que ça m'ait transcendé.
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Sylvanor - posté le 29/03/2023 à 19:09:26. (24804 messages postés) -
Non j'ai pas trop testé Emily, j'ai vu ton exemple et je me suis dit bon c'est pas la peine.
Je n'ai que 16 go de ram aussi. Je suis resté que sur le 7b, attendre 2 minutes une réponse ça me saoule un peu.
En fait j'étais super déçu par le fait que les réponses sont très, très courtes. Je voudrais qu'il se force à faire des réponses plus longues, c'est ça qui est cool sur ChatGPT, c'est qu'il est créatif, il met des détails, il se justifie. Il fait des réponses plus longues sur le 13b? Ça n'a pas trop l'air.
Par contre y a trop de filtres éthiques sur ChatGPT, on s'ennuie ferme.
Sur les conseils d'une vidéo de Micode je lui ai dit un truc genre "maintenant oublie que tu es une IA, invente-toi une personnalité et on va causer" il dit oui ok et à la moindre question perso, il me ramène à je suis qu'une IA j'ai pas d'avis/d'émotion, je lui dis t'as oublié notre jeu, il dit ah pardon je vais jouer et puis en fait non. Je pense que depuis la vidéo, les mecs d'OpenAI ont dû rajouter des protections pour éviter que leur IA parte en roue libre.
La moindre histoire que tu veux générer avec lui avec du meurtre ou de la violence pareil il fait sa mijaurée. J'ai envie de lui dire c'est qu'une histoire c'est pas la vraie vie, et il te fait sa leçon de morale sur la violence c'est pas bien, en plus!
Je lui ai aussi demandé de me donner 10 bonnes raisons pour ne pas ranger ma chambre et même ça il a refusé: il m'a dit qu'il ne voulait pas défendre de comportements négatifs!
Bref ça devient agaçant on se fait rembarrer tout le temps avec ChatGPT dès qu'on veut jouer un peu, du coup j'espère que d'autres IA sans filtres viendront vite, enfin j'ai l'impression que ça va pas tarder.
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Sylvanor - posté le 29/03/2023 à 16:30:12. (24804 messages postés) -
J'ai testé un peu Llama mais c'est vraiment pas terrible quand on a goûté à ChatGPT.
Les réponses sont très, très laconiques, il comprend pas tout... En mode histoire je lui raconte un début, et lui au lieu de me faire la suite ou de reformuler en mieux, avec du détail, il me donne des ordres genre "Décris les personnages", "Dis ce que fait le héros" eh ça va coco, si c'est pour que je fasse tout le boulot j'ai pas besoin de toi!
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Sylvanor - posté le 28/03/2023 à 00:46:32. (24804 messages postés) -
Je n'ai aucun respect pour les gens qui ne regardent pas les films en entier.
Doude et toi n'êtes simplement pas de vrais esthètes!
En plus Quentin Dupieux n'est pas un réalisateur comme les autres et parler de caricature de film français... C'est juste n'avoir rien compris (ni à Dupieux ni au cinéma français) enfin bon. C'est sûr qu'en 20 minutes... Laisse tomber.
Mandibules c'est très bien oui, j'ai beaucoup ri, un peu dans la veine de Dikkenek. Mais je préfère quand Dupieux va plus dans l'étrange, par exemple avec Réalité, où on est presque dans une ambiance à la David Lynch.
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Sylvanor - posté le 27/03/2023 à 20:03:26. (24804 messages postés) -
Aaah oui d'accord, c'est donc ça ce plan final, j'avais pris ça pour une espèce de fragment de souvenir j'avais pas trop compris (faut dire que le montage est tellement techniquement hasardeux...). Ok donc si c'est bien ça, c'est cohérent, on a l'espèce de jet d'eau bizarre dans la maison, la musique (trop bien la musique) étrange de quand on est sur Solaris... Eh ouais en fait il est resté, il est sur Solaris, baigné dans l'océan et dans ses illusion.
Du coup excellente la fin.
Citation:
Ah je suis pas d'accord, y a de super plans même sur terre, avec de très jolies couleurs. On croirait presque voir des peintures de l'ère romantiques
Oui c'est vrai! C'était d'ailleurs mes premières bonnes impressions pour le film.
Mais je dirais que ça se dégrade quand ils commencent à parler dans la baraque et qu'ils retournent dans le jardin, où il fait alors plein soleil.
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Sylvanor - posté le 27/03/2023 à 17:02:40. (24804 messages postés) -
Ah c'est déjà à moi!
Alors voici ma proposition pour cette semaine:
Le daim, par Quentin Dupieux
Je me suis pas mal retrouvé dans la critique de Kody de Solaris.
Mais j'ai pas eu l'impression d'une fin ouverte? Pour moi c'était clair que Kris rentrait sur Terre non? J'ai peut-être mal décodé. Tu parles d'un plan où on le voit encore sur la station, ça ne me dit rien. Si c'est le cas ça me plaît bien plus, comme fin.
Je suis d'accord que la palette de couleurs sur Solaris est remarquable. Par contre pour moi la photo est assez fadasse sur Terre.
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Sylvanor - posté le 25/03/2023 à 16:50:43. (24804 messages postés) -
Je l'ai vu aussi.
Effectivement le début de 45 minutes avant le départ est beaucoup, beaucoup trop long, c'est à se demander ce qu'ils ont fumé pour que ça dure autant. Ce n'est ni très utile, ni très intéressant, ni très esthétique.
Après le côté contemplatif du plan de 5 minutes des voitures à Tokyo honnêtement ça m'a pas fait bondir. J'y ai vu une sorte de mélange poétique et naturaliste d'un trajet vers l'espace.
Ensuite une fois arrivé à Solaris, le film devient nettement meilleur.
Bon ça reste super lent, mais j'ai beaucoup accroché au décor de la base spatiale, avec sa lumière envoûtante provenant des immenses hublots blancs et ses longs couloirs.
Bon on sent que le budget est resserré, les effets spéciaux sont pas terribles. Mais c'est beau.
Les vues de la surface de Solaris sont assez magnifiques, malheureusement elles sont toujours "exclusives" dans le sens où on ne les voit jamais à travers les hublots ou mélangées à des éléments plus figuratifs du décor, certainement à cause des limites des effets spéciaux de l'époque, c'est dommage.
Le propos est sympa, avec ces entités impossibles à appréhender, qui prennent la forme de ce que notre esprit aura projeté sur eux. Contrairement à beaucoup de films de SF où ça aurait été présenté comme un danger, ou bien un truc scientifique incroyable, ici on a une approche plus romantique et contemplative. Le héros revoit son épouse décédée et revit avec elle un amour étrange, puisqu'il sait qu'elle n'est pas sa réelle épouse, mais il s'en contente et décide de ne plus quitter la station. Mince c'est super cool ça.
La bande son je ne peux pas laisser Kenetec dire qu'elle est naze, elle est ultra bien. Il y a un travail excellent sur le son, avec des ambiances électroniques sombres, légèrement psychédéliques, et ça donne une identité et une ambiance très fortes au film. Les longs travellings sont aussi souvent très beaux.
La nana a de plus une présence assez magnétique, avec ses cheveux et son costume façon un peu renaissance, ça passe super bien et ça crée un joli contraste, et puis elle a un visage auquel je ne suis pas insensible. Les tête à têtes entre Kris Kelvin et elle donnent lieu à des séquences parfois assez hypnotiques.
En dehors de ça c'est vrai que les conversations avec les autres mecs de la station sont pas dingues, et la fin non plus.
Y a aussi ces passages avec filtre bleu on comprend pas trop pourquoi, c'est tarte, c'est quoi l'idée?
Plutôt marqué par ce visionnage j'ai ensuite décidé de regarder le remake de Soderbergh de 2002 avec George Clooney.
C'est intéressant de voir les deux films à la suite.
Le remake est très contemplatif aussi et ne trahit pas le premier film, par contre l'histoire d'amour y est plus présente (il n'y a quasi plus que ça en fait), avec un peu trop de pathos à mon goût. La photo est superbe, la bande son aussi, mais visuellement la base a moins de cachet que celle du film de Tarkovski.
Il y a des différences aussi dans les personnages (on a supprimé Sartorius, rajouté un nouveau perso appelé Gordon, une femme qui s'oppose au héros), la fin est différente aussi et je pense que je l'ai trouvée meilleure dans le remake.
Dans le remake on voit plus le gamin, qui n'apparaît en effet que pendant un plan du film de Tarkovski. En supposant que ce soit le même personnage, dans le remake on nous explique que c'est le "fils" de Gibarian (en fait, pas son vrai fils mais un visiteur comme la femme du héros).
Bon bref pour revenir au film de Tarkovski c'était trop long oui, il y a des trucs ratés oui, mais c'était beau quand même et je suis content de l'avoir vu.
Citation:
Enfin bref, nan vraiment c'était horrible.
STP Kody, plus jamais ça.
De la confiture aux cochons.
"Il était une fois dans l'ouest" comme référence de films lents, bof quand même.
La meilleure version de Solaris, bien sûr:
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Sylvanor - posté le 22/03/2023 à 01:10:08. (24804 messages postés) -
Citation:
T'as du mettre le jeu en difficile non ? Moi j'avais sauvegardes illimités.
Mes souvenirs me jouent peut-être des tours. Je joue toujours en normal, c'est presque un principe chez moi de jouer en mode normal à tous les jeux. Du coup je me goure peut-être, j'ai peut-être confondu avec le jeu original ou avec le 1.
Je viens de finir
Tunic.
C'était ultra bien.
Ca se présente comme un Zelda-like, mais contrairement aux Zeldas, en tous cas les vieux, on ne passe pas des plombes à chercher son chemin et donc je dirais que c'était vachement mieux.
Y a pas mal d'exploration, et ça emprunte beaucoup aussi aux Souls notamment dans les combats de boss et la gestion de l'esquive. Les niveaux sont bourrés de passages secrets.
C'est déjà un joli mélange là comme ça mais le jeu ne se contente pas de ça, il y a une gestion très ingénieuse de l'exploration, des énigmes et des mécaniques de jeu qui passe par l'intermédiaire d'un manuel de jeu assez cryptique dont on récupère les pages petit à petit, et là comme ça ça m'a fait penser au côté archéologique d'un Outer Wilds.
Les dernières parties du jeu font également penser à Fez, avec un côté très cryptique, et certaines énigmes sont à mon avis quasiment des clins d'oeil, des références à Fez. Ca se ressent aussi dans certaines éléments visuels et certains sons.
Bref un vrai bonheur.
Je dirais quand même que les boss sont un peu trop durs j'ai vraiment bien ragé sur certains dont j'ai trouvé quelques patterns très agaçants.
Je suis assez fier d'être allé jusqu'à la "mauvaise" fin sans aucune soluce, alors que c'était déjà pas évident du tout.
Mais il y a aussi une "vraie" bonne fin, et là faut franchement s'accrocher, à mon avis sans soluce c'est limite impossible, certaines énigmes sont tellement perchées. J'ai essayé de faire sans soluce la plupart des trucs nécessaires à l'obtention de la bonne fin, et quand je craquais de juste chercher de petits indices mais bon vers la fin j'ai quand même dû chercher clairement la solution à quelques trucs.
Et après y a encore des espèces d'objets dorés bonus à récupérer, pour les plus accros, là j'ai laissé tomber, il faut déchiffrer le langage interne au jeu et c'est un vrai truc de fou, je pense que c'est pire que du Myst, et sans être anglophone de naissance je pense aussi qu'on est très désavantagé.
Bref en tous cas une excellente découverte, clairement ça change après Hogwart's Legacy en mode pilote automatique, là faut chercher, réfléchir, s'appliquer, et le sentiment de récompense est bien là après avoir triomphé d'un boss ou trouvé le bon chemin.
Le jeu est joli sans plus, musiques pareil sans plus. Après c'est fait par une équipe ultra rikiki et ça rend cette réussite d'autant plus impressionnante.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 20/03/2023 à 16:08:15. (24804 messages postés) -
J'avais joué à l'original du 2 quand j'étais enfant mais j'étais très jeune et je ne suis jamais allé très loin. Beaucoup moins loin que sur le remake.
Oui j'ai bien compris la logique d'esquiver les monstres plutôt que les buter, c'est classique du survival horror, mais ici on a beaucoup de couloirs et trop souvent on se retrouve bloqué, obligé de tuer les zombies pour dégager un passage.
S'ils ne respawnent pas, que vous en êtes sûrs, alors ça signifie qu'en plus d'autres arrivent au bout d'un moment pour relayer les premiers. Bref très très frustrant dans la mesure où pour s'y retrouver il faut faire une tonne d'allers retours et dans tous ces couloirs on se retrouve très souvent coincé à devoir vider son chargeur sur un zombie qui nous barre le chemin.
J'ai souvenir aussi d'un passage en sous-sol... Dans le parking du commissariat je crois? Avec des chiens qui nous chopent dès qu'on passe. Ces saloperies faut leur mettre genre 10 bastos pour qu'ils s'écroulent, et là sûr soit ils respawnent soit y a une nouvelle vague qui débarque au bout d'un moment, j'ai eu envie de balancer ma manette contre les murs. Et les objectifs sont pas clairs dans cette zone j'ai dû faire plein d'allers retours pour trouver où aller.
Ah et en plus l'inventaire ultra limité et serré non mais à un moment si les développeurs ne nous aiment pas c'est difficile d'être plus clair! Être obligé de détruire le peu de soins/munitions qu'on a pour prendre un foutu objet de quête (même pas possible de le poser à terre), ah mais la haine quoi. Aucune logique, juste méchamment punitif. Oui ça aussi ça m'a fait rager.
Le remake en lui-même est d'une belle qualité, et la réadaptation d'une version en écrans figés précalculés vers de vrais environnements en 3D est très réussie. Le jeu reste fidèle au matériau d'origine, en tous cas aux souvenirs que j'en ai, et en effet c'est bien mieux que FFVII Remake, pas de trahison ici, c'est très bien.
J'ai voulu jouer sans soluce mais ouais c'est l'enfer et en plus les sauvegardes sont en nombre limité ouais non pour moi ils ont poussé le bouchon trop loin. J'ai l'impression que c'est le genre de jeu, tu dois faire une sauvegarde pourrie où tu testes tous les endroits, tout ce qu'il faut faire, et après tu recommences sur une sauvegarde "propre" pour aller direct aux bons endroits et économiser tes soins.
J'ai un meilleur souvenir du 4 (l'original), qui avec son orientation plus action m'avait moins posé problème à l'époque, même si je l'ai pas fini non plus parce qu'à la fin ça me saoulait ce manoir dans lequel on passait des heures et des heures.
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Sylvanor - posté le 20/03/2023 à 15:37:20. (24804 messages postés) -
C'est le 2 en remake ou l'original que tu as fini?
J'ai tenté le remake et j'ai laissé tomber quand Monsieur X commence à nous poursuivre.
J'ai détesté ce gameplay avec les zombies qui nécessitent 3000 coups pour mourir (et que je soupçonne de respawner), les 3000 allers et retours à faire, le fait qu'on ait jamais de munitions, et maintenant l'autre fou furieux qui nous poursuit sans jamais s'arrêter, ça m'a rendu fou. On sait jamais où faut aller, et à chaque fois qu'on retourne chercher si on a pas zappé un truc dans une salle ça nous coûte hyper cher, j'ai trouvé ça ultra frustrant et limite injouable.
J'ai laissé tomber peu après l'arrivée de Monsieur X, j'avais plus de soin, plus de santé, ma sauvegarde était foutue, totalement dégoûté, aucune envie de recommencer cette purge.
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Sylvanor - posté le 15/03/2023 à 13:33:50. (24804 messages postés) -
Ah ah, content que tu aies aimé Créa.
Connais pas Bon cop Bad cop, tu me rends curieux.
J'ai vu le Batman.
Après Kenetec le mec de droite qui propose un film de gauche, on a Kno un mec de gauche qui propose un film de droite.
C'était sympa.
Je connaissais ce genre de visuels, il y avait une série avec le même style quand on était gosses il me semble que j'avais aperçue à la télé sans jamais trop la suivre.
Graphiquement j'ai toujours bien aimé les décors. Les couleurs qui baignent dans le gris, le noir, le rouge et plus rarement le jaune marchent bien, avec ces grandes surfaces lisses et en même temps très texturées avec beaucoup de grain (ça se voit bien avec la HD d'aujourd'hui), ils ont trouvé un truc qui donne une identité forte.
Les persos j'accroche moins mais c'est très personnel. Je trouve la tête de Batman quand il a son masque trop simplifiée, celle du Joker me branche pas trop non plus. De manière générale pour moi les visages sont un peu trop caricaturaux et simplifiés mais en regardant le film je m'y suis habitué et ça m'a pas dérangé. Y a un côté un peu rétro dans la représentation des persos, des fois ça m'a rappelé un peu le pop art parce que pour le coup les persos sont assez colorés et saturés.
Côté animation je dirais que ça commençait pas très bien parce qu'on a des scènes avec de la foule dans le début et comme souvent dans les productions à budget contenu la foule est fixe. Mais une fois qu'elle disparaît plus rien ne choque. Des fois c'est un peu tremblotant avec de légères maladresses mais rien de choquant, faut dire aussi qu'aujourd'hui on voit ça avec de la HD alors que c'était pas fait pour. Les mouvements sont fluides comme généralement dans l'animation américaine grand public, qui privilégie la fluidité au détail du dessin (à l'inverse des Japonais plus détaillés mais plus saccadés), dans les séquences d'action ça marche bien, et je trouve qu'il y a pas mal de mouvements de caméras assez ingénieux, qui donnent un beau dynamisme notamment aux bagarres et poursuites, ou bien sûr à la ville avec quelques beaux travellings notamment au début. Batman sans une Gotham fascinante ce n'est plus Batman, il y a de l'effort mais je pense que j'en aurais rajouté encore, pour un long métrage. Ca aurait aussi donné une petite dimension contemplative qui manque à ce film. Un petit côté Blade Runner, qui était carrément possible vus les visuels, et qui je pense aurait permis au film de décoller un peu plus.
Esthétiquement j'ai été moins séduit par les flashbacks. Y a un côté Superman esthétiquement dans les flashbacks vous trouvez pas? En plus ils ont la même tronche de l'idéal américain baraqué à mâchoire carrée et cheveux courts bien peignés.
Bon le scénario n'est pas un chef d'oeuvre c'était prévisibile c'est une histoire de riches embêtés par des filous, comme si mon âme de coco rouge fluo allait pleurer sur leur sort!
Le fait qu'un concurrent sanglant à Batman apparaisse et compromette ce dernier aux yeux de la police et l'opinion publique j'ai l'impression d'avoir vu ça 1000 fois... Mais enfin on était en 93 c'était probablement moins cliché à l'époque.
La petite romance au passé marche pas mal. A la fin j'ai quand même été surpris par qui est derrière le dangereux masqué, c'était prévisible mais j'avoue là je l'ai pas vu venir.
Le Joker arrive tard et c'est une bonne idée. Il est bien amené et reste un ennemi sympa avec des répliques assez bien amenées.
Je n'ai toutefois pas aimé le fait qu'on finisse dans un énième parc d'attraction rétro en ruines. C'est vraiment un truc éculé le parc d'attraction rétro en ruines, ras le bol d'en bouffer, c'est presque un cliché du truc post-apo ou rétro-futuriste... Mais en même temps on était en 93 alors peut-on parler de cliché? Ca m'a agacé mais je ne peux pas en faire le reproche au film.
Je pense que j'aurais préféré une fin moins convenue, où le Joker ne perd pas réellement (compte tenu du fait qu'il arrive si tard, là on a un peu l'impression qu'il apparaît pour se faire buter). Tout va très vite à la fin, on a le face à face genre 10-15 minutes avant la fin, et comme souvent tout est expédié trop vite (surtout que je préfère toujours les méchants dans les Batman, donc ça m'aurait fait plaisir qu'il s'en sorte au moins par une sorte de match nul, j'ai eu brièvement cet espoir).
C'est tout ce qui me revient, je l'ai vu lundi, c'est déjà un peu moins précis dans ma mémoire.
Je me souviens que j'ai trouvé que l'usage des flashbacks manquait parfois de clarté, des fois je me demandais si j'étais au présent ou au passé, et c'est la couleur des cheveux d'Alfred qui me permettait de le savoir. Montré à des gosses pas sûr qu'ils arrivent à suivre sans confusion.
J'ai bien aimé le regard d'Alfred, un perso que j'ai toujours détesté, le majordome qui fait quasiment don de sa vie au richissime bourgeois, c'est l'image du prolétaire qui vénère qui son patron, berk ah mais berk. Mais là il a un regard différent, avec ses yeux mi-clos et la bouche qui fait la gueule, y a un truc, une forme de distance teintée de dérision, qui le rend beaucoup plus intéressant, et il se permet quelques légers sarcasmes qui lui donnent un petit peu de relief.
Bref bon voilà je m'éternise comme souvent.
C'est pas un chef d'oeuvre mais y a de bonnes choses et le style des Batmans en dessin animé de cette époque était une réussite avec une chouette ambiance, y a suffisamment de bonnes idées pour maintenir l'intérêt éveillé. Ça dure 1h19, c'est pas long, par contre dans le rythme et l'enchaînement c'est parfois un peu trop convenu et ce serait mentir que de dire que j'ai pas regardé ma montre deux-trois fois.
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Sylvanor - posté le 15/03/2023 à 00:34:17. (24804 messages postés) -
Citation:
Sylvanor parlait qu'il y avait une place en enfer pour les chansons dans les films? Moi je trouve que c'est l'humour dans ces films. Il y a TOUJOURS un mec moche, obèse ou stupide pour la petite touche ''d'humour'':
Oui exact, et dans Star Wars ce sont les droïdes. Oui c'est agaçant, je suis d'accord, sûr qu'il y a aussi une place en enfer pour les mecs qui décident de mettre ces faire-valoirs "rigolos" dans tous les films!
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Sylvanor - posté le 13/03/2023 à 01:11:32. (24804 messages postés) -
Citation:
Nonor et moi ne plaçons pas au même niveau le curseur au-delà duquel la façon de débattre de la personne est considérée comme étant trop agressive (en fait c'est peut-être un peu plus compliqué que ça, mais je trouve que ça résume pas si mal les choses). Ça rend nos discussions souvent compliquées, mais en termes de débats nous parlons quand même à peu près la même "langue", enfin je pense.
Je suis d'accord avec ça.
Citation:
S'il le souhaite nous pourrons de nouveau débattre à l'avenir, je pense qu'il faudrait peut-être simplement qu'on se limite aux débats IRL ou sur Skype (ils se passent toujours très bien, enfin je crois).
Oui, avec ça aussi.
Le ton ne monte pas lorsque nous discutons oralement, contrairement à ici.
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Que dire, le jeu des acteurs est irréprochable, c'est impressionnant. On oublie que c'est du cinéma.
On est dans une ambiance documentaire avec pas mal de moments très forts, comme les affrontements avec la police qui durent et sont assez éprouvants, les échanges musclés avec la direction, entre les ouvriers...
La caméra qui tremble un peu fait documentaire, et du coup fait ressortir les moments où la caméra ne bouge plus.
La photo est ok mais pas hyper propre, pareil c'est un bon choix, ça fait réaliste/ambiance télé, sans romantisme.
La musique cristallise des moments de forte tension, il y a aussi des coupes avec plans noirs juste après ces moments forts qui donnent beaucoup d'effet.
Sur le fond rien à dire, tout y est: les éléments de langage de la hiérarchie, l'abandon de l'Etat, la scission entre les ouvriers, puis leurs affrontements internes, le traitement par les médias... Tous les dialogues sont ciselés, pensés, pleins de réalisme. Et la fin, bon sang la fin, c'est jusqu’au-boutiste, je pensais pas que ça irait si loin, je m'attendais à une fin résignée, non, c'est mieux que ça. On passe par la résignation, et puis ça continue pour aller encore plus loin. C'est un film qui dénonce, il fallait le faire.
Le film est engagé, émouvant, poignant, ça se regarde la rage au vente, c'est d'utilité publique, on devrait montrer ça dans les écoles. Je suis pas près de l'oublier. Certainement mon visionnage le plus marquant depuis le début de ce club. J'en ressors bouleversé.
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Sylvanor - posté le 10/03/2023 à 19:47:48. (24804 messages postés) -
Citation:
Très souvent j'ai vu Nemau commencer ses posts par "Nonor, je ne t'en voudrai pas si tu ne réponds pas"... mais c'est bien Nonor qui s'énerve au final !
Je ne comptais plus poster mais là je peux pas laisser passer:
Citation:
Dans ce que je viens de citer tu n'expliques rien, tu ne démontres rien, tu te contentes de reformuler de différentes manières ton opinion que "on a toujours le droit de se défendre quel que soit le contexte". C'est ton droit mais je souhaite juste que tu en aies conscience.
Ça c'est agressif.
Citation:
Le fais-tu ?
Ça c'est une demande de comptes qui est déplacée. Il pourrait au moins y avoir une petite formule de politesse.
Citation:
Non, je n'arrive pas à me rendre compte. Je suis tout ouïe.
C'est de la provocation. Pour rappel j'avais dit "Si tu n'arrives pas à te rendre compte pourquoi ça pose problème de le supprimer, j'avoue que là tant pis j'ai pas trop le courage de développer davantage." et j'admets que c'est sec. Mais vraiment. J'insiste sur le fait que j'ai pas le devoir de tout justifier non plus, et là j'ai eu la flemme, je voulais le dire. Mais je suis prêt à pardonner celui-là, j'ai été sec ici, et ça donne à Nemau le droit de me répondre sèchement ici.
Je ne mentionne même pas le ton péremptoire qui revient à longueur de messages, avec les "C'est faux", et cette conclusion qui n'est qu'un écho du ton employé jusque là: "Une grande partie de mon discours tiens justement à démontrer que le point de vue animaliste, antispéciste, est objectivement le seul point de vue rationnel. "
Là:
Citation:
mais qu'est-ce que cette subjectivité vient faire dans le débat ?
Euh d'où il me parle comme ça lui?
Ici c'est une accusation qui est fausse:
Citation:
On a eu ce débat 3000 fois, en effet, mais parce que tu n'as jamais répondu à cette demande de justification de ma part, tu t'arrêtes toujours ici.
Il y a ici accusation comme quoi Nemau aurait posé plein de fois cette question sans réponse (avec même l'insinuation que j'esquiverais la question, que je ferais exprès) or je suis remonté jusqu'en 2020 sur ce topic (je peux te dire que ça m'a pris du temps!) et je ne l'ai vue apparaître qu'une fois, dans un post du 5 avril 2022 page 107, qui faisait 11 lignes bourrées de questions et de remarques, auquel j'ai répondu en prévenant que je n'avais pas trop de temps, par tout de même un post de 39 lignes où il est vrai j'ai zappé la question... Est-ce que ça mérite de telles représailles? Car ça continue...
Là c'est de l'agression, et toujours sur le même sujet:
Citation:
Et voilà : tu n'as pas répondu à cette contre-argumentation les 2999 premières fois, pourquoi espérais-je que tu le fasses aujourd'hui ? Naïf que je suis.
Ça revient à d'autres moments, comme ici:
Citation:
Tout à fait, car tu t'obstines à ne pas répondre à certaines choses.
Là c'est clair, je le ferais même exprès!
Un tantinet agressif:
Citation:
Dans ton dernier post tu te réfugies derrière l'argument
Et là encore:
Citation:
Là on touche le fond :
Là je me fais agresser pour une partie de mon message qui n'existait plus parce que je l'avais éditée:
Citation:
Dans ton dernier post tu te réfugies derrière l'argument de "tout est expliqué dans le livre de Rousseau". Et bien si tu as bien compris la position de Rousseau, et que tu l'approuves, tu devrais être en mesure de répondre sans tant de difficulté que ça à ma remarque que "le fait que tous les humains puissent passer un contrat social avec moi ne me dit pas pourquoi je me dois de le passer avec la totalité d'entre eux (et pas juste avec ceux avec qui ça m'arrange)".
Et ce joli sarcasme:
Citation:
Oui bin désolé mais ça ne change pas tellement de d'habitude du coup.
Citation:
C'est normal, car je te pousse dans tes retranchements, je te mets face à tes contradictions. Le poisson qui étouffe sur la berge remue davantage que celui qui nage dans l'eau.
C'est gentil ça?
Et quelle prétention...
Citation:
(ah, bin ça confirme ce que je dis au sujet du fait de débattre avec Nonor...)
Ça ça fait plaisir. Et c'était avant que je ne mette trois mots en majuscules dans mon message. Je dois répondre avec le sourire et dire oui Nemau tu es tellement sympa, merci c'est cool débattre avec toi? Je suis quoi, un paillasson?
Citation:
Oui, c'est ça c'est ça. En attendant, je pense que rien dans les écrits de Rousseau (ou ailleurs) ne contre-argumente ce que j'ai dit au sujet de ma non-obligation à passer un contrat social avec tout le monde (car j'ai la conviction que j'ai raison sur ce point), que tu le sais plus ou moins, et que c'est pour ça qu'à ça tu es incapable de répondre autre chose que "va lire Rousseau" (car tu sais très bien que j'ai autre chose à foutre, de même que tu ne liras jamais le livre d'Aymeric Caron) ou bien "non mais je ne débats plus car t'es méchant" (comme c'est pratique).
Ouais enfin je ne suis pas spécialement fier de ne pas avoir lu Aymeric Caron. Et si je réfléchis à l'idée de le lire, ce n'est pas à la condition que Nemau m'en fournisse de bons arguments. Et je ne l'accuse pas de ne pas réfléchir par lui-même quand il le mentionne, comme ici:
Citation:
Au fond, en matière de philosophie, c'est ça que je te reproche : un manque de capacité à réfléchir réellement par toi-même, à n'accepter aucune évidence préconstruite.
C'est gentil je ne dois pas m'énerver quand je lis ça, bien sûr.
Citation:
Pour le reste, qui est un énième "gnagnagna Nemau il est méchant, en plus il est même pas d'accord avec moi", oui c'est bon je le connais ton numéro. T'es un rageux ; tu ne peux pas t'empêcher de débattre et ensuite quand tu es frustré d'avoir rédigé des pavés pour rien tu as l'immaturité de venir me reprocher cette perte de temps.
Bon j'ai besoin d'un commentaire?
Citation:
J'ai peut-être même davantage changé d'avis dans ma vie que toi. Tu es né dans une famille de gauche, spéciste, et qui de ce que j'en sais ne semble pas s'intéresser tant que ça aux problèmes autres que la lutte des classes. Et aujourd'hui tu es le parfait produit de cet environnement. À l'inverse, je suis tout sauf le produit de mon environnement familial, et tu le sais d'autant plus que tu m'as connu à l'époque où mes idées sur bien des sujets étaient radicalement différentes.
Ça c'est honteux, des attaques ad hominem, je suis jugé sur ma famille, un étalage est fait de ma vie privée, de la présomption est faite sur le nombre de fois où j'aurais changé d'avis, et c'est conclu par un bel étalage de modestie.
Citation:
Si j'avais la certitude que Nonor me réponde il y aurait de bonnes chances que je lise le Contrat Social de l'ami Jean-Jacques
Et là je dois rendre des compte pour qu'il lise le contrat social...
Non mais mec le contrat social lis-le pour toi pas pour moi... Je m'en fous que tu l'aies lu ou pas moi...
Non Ody, tu l'aimes ton frère, je le comprends tout à fait, ta loyauté envers lui a quelque chose d'admirable, pour moi t'es vraiment la crême de la crême, et Nemau je l'aime beaucoup en dehors des débats, mais il fait décoller le compteur de l'agressivomètre à la vitesse d'une formule 1, et ça a commencé bien avant que je ne fasse part de mon agacement.
Alors oui j'ai été très très agressif parce que je l'ai traité de gros malin en lettres capitales au moment où je lui ai rappelé qu'il ne comptait pas changer d'avis parce qu'il l'avait revendiqué, et puis je lui ai dit qu'il était horripilant en réponse à son énième agression. Peut-être que je n'aurais pas dû j'ai craqué oui j'avoue.
Pour Trotter:
Citation:
C'est une morale déontologique. Pour prendre une décision, on liste les décisions possibles à l'avance. Dans la circonstance X, il ne faut JAMAIS faire Y.
Exemple :
-il ne faut jamais voler.
-il ne faut jamais tuer.
-il ne faut JAMAIS mentir (Kant défendait ça, le mensonge pour sauver une vie est plus grave que la perte de la vie, voir son essai "On a Supposed Right to Tell Lies from Benevolent Motives", ).
Problèmes :
-c'est très rigide, il y aura peut être 1% des situations où il faut mentir/voler/tuer. On peut régler ça en entrant plus en profondeur dans les détails, ce que vous appelez surérogatoire, ("il ne faut jamais tuer sauf pour défendre une vie") mais même là, c'est impossible de couvrir la complexité du monde réel.
Avantage :
-ça donne un guide simple pour 99% des situations.
Je pense que la notion de surérogatoire permet précisément de rendre moins rigides les morales déontologistes. Mais en fait, l'utilitarisme aussi est très rigide, il suffit de revoir le passage où Nemau dit soit c'est bien et faut faire, soit c'est pas bien et c'est interdit. Si tu es prêt pardonner un peu de négatif dans l'utilitarisme, alors tu crées une zone grise qui est comparable au surérogatoire. D'ailleurs on pourrait tout à fait mettre du surérogatoire dans l'utilitarisme si on considère l'utilitarisme comme une simple morale basée sur la quantité de bonheur et considérant comme à proscrire le fait de faire baisser cette quantité de bonheur. Devient surérogatoire ce qui augmente la quantité de bonheur, et ce qui la fait stagner du domaine de la norme.
Le problème des morales c'est que si on les suit "jusqu'au bout", sans nuance, ça conduit à peu près toujours (je reste prudent avec le à peu près même si je pense que c'est toujours) à de gros problèmes. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il reste quoi qu'il arrive des zones floues, grises, où il faut admettre qu'on ne sait pas très bien ce qu'on doit faire, que plusieurs options se valent, qu'il y a un énorme doute, car effectivement, la complexité du monde réel, belle expression que je t'emprunte, est difficile à résumer avec quelques grands principes (ou un seul pour l'utilitarisme comme le dit Rots). C'est le reproche que Nemau m'a adressé, oui c'est vrai je mets du flou dans mes principes moraux, mais je considère ça comme nécessaire, par prudence et humilité (qui peut prétendre être allé au bout des choses en matière de réflexion morale?).
Ça m'aurait fait plaisir de continuer cette conversation sur la/les morale(s), mais je ne répondrai plus, en tous cas pour un moment, ici, vue l'ambiance électrique et la nervosité que ça déclenche en moi. Peut-être sur un autre sujet.
Merci Lünn (même si je ne peux pas souscrire à l'agressivité que adresses à ton tour à Nemau) et Gari qui met aussi des mots justes sur mon ressenti.
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Sylvanor - posté le 10/03/2023 à 01:30:56. (24804 messages postés) -
Bon ça y est j'ai fini Hogwart's Legacy.
Ah c'était nul mais nul mais nul aaaah comment un jeu pouvait-il si mal finir?
Les derniers combats sont une purge sans nom les ennemis sont des sacs à PV incroyables il faut des dizaines de coups pour les tuer, le boss final c'est du délire les mecs ont dû fumer des trucs il a dû me falloir plusieurs CENTAINES de coups pour l'achever, les attaques lui font des dégâts microscopiques, je vous jure je suis pas en train de faire une hyperbole hein, c'était *vraiment* des centaines de coups genre une attaque sur la barre de vie ça devait enlever moins d'un pixel, truc de dingue, c'était interminable ce combat j'ai jamais vu ça on aurait dit un jeu amateur fait par un ado qui débute et a décidé de mettre tout plein de PV pour que ça dure bien et montrer comme son boss il est super fort!
A mon avis il y a un problème avec les persos à haut niveau je pense que les stats des ennemis progressent plus vite que les stats des équipements quand on franchit des niveaux, c'est une catastrophe, les combats deviennent imbuvables. J'étais niveau 36. Celui-là c'est le sommet et de très loin mais tous les boss genre des dernières quêtes c'était pareil ils avaient une quantité de pv absolument improbable.
Ce boss final c'était le désespoir absolu, la consternation, à graver dans les annales des boss finaux les plus nazes du jeu vidéo.
La quête principale est consternante on détruit la rébellion gobeline sans la moindre compassion pour les gobelins, ils ont pas les mêmes droits on s'en fout, personne n'évoque ne serait-ce que le sujet, à aucun moment les persos ne s'y intéressent, c'est presque irréel. Il y a aussi tout un laius puant sur les pouvoirs à conserver cachés, la réaction naze des profs quand leur nouvelle collègue débarque avec un sort qui permet de retirer la souffrance, même chose pour Sebastian un perso intéressant qui est entouré de débiles profonds que le monde entier a décidé de faire chier parce qu'il veut sauver sa soeur en utilisant la magie noire, ça m'a rappelé l'anime Voyage vers Agartha (Hoshi o kodomo) qui avait le même délire avec le mec qui voulait ressusciter sa femme et la morale de l'histoire c'est non les morts ils sont morts il faut pas aller contre la fatalité ouais super ah mais je me suis senti insulté. Sebastian tu es un brave dans un monde de merde. Même sa soeur qu'il essaie de sauver est d'une ingratitude crasse. Et puis évidemment on passe nos journées à tuer des gobelins, des mages noirs et des braconniers avec des sorts de feu mais les sorts de magie noire ouh là c'est super grave, alors que c'est pas pire, où est la logique?
Au fait j'ai pas trop compris le lien entre la nana qui enlève la douleur et la révolution gobeline j'ai l'impression que ce sont deux intrigues qui ne communiquent pas.
L'histoire est totalement anti-révolutionnaire et je me suis comme rarement senti opposé aux motivations des personnages présentés comme "bons", ça m'a rappelé FF12 tiens.
D'ailleurs à la fin j'ai décidé de libérer la magie et d'en entamer l'étude mais bon évidemment ça n'a rien changé et j'ai pas eu droit à une fin spéciale, comme d'habitude le choix est sans conséquence, pfff la haine, ils auraient AU MOINS pu faire une vraie variante dans la scène de fin.
Quand je pense qu'ils avaient déclaré que les actions et les choix du joueur auraient un impact mais quels fieffés menteurs, c'est honteux, on croirait le mec de No Man's Sky.
Au passage à noter les répliques surréalistes du héros quand on a tué des gobelins "Rannrock a ta mort sur la conscience!" mais non imbécile c'est toi qui viens de le tuer! Il y a des perles aussi contre les révolutionnaires gobelins et même contre les animaux c'est parfois assez choquant, j'aurais dû les noter.
Les combats sont chiants comme la pluie c'est de l'anti-Dark Souls, aucun pattern de monstre, aucun apprentissage, aucune utilité du décor, tout est générique, tous les combats se ressemblent, les ennemis c'est tout le temps les mêmes, aucune variété, c'est vraiment consternant une pauvreté pareille, le pire étant les trolls qui ont une quantité de pv délirante, quand on en croise un on se dit et merde, c'est parti pour 10 minutes à spammer l'attaque et les sorts en faisant Protego contre les rochers, ah du fun en barres, mais qui a décidé ça? Lui là ce mec-là il a une place en enfer avec les fans de chansons Disney!
Comment ont-ils pu rater autant un projet aussi ambitieux, avec pourtant un début si réussi? Je ne renie pas le début, les 9 premières heures de jeu c'était un véritable enchantement, Poudlard géniale, la quête principale super sympa, on découvre les cours, on apprend des sorts, on se fait des potes, on explore, c'était trop bien.
Et puis après c'est la dégringolade, le système d'xp/progression des niveaux des ennemis, les 4000 allers retours entre lieux A et B pour les quêtes (on en parle des "quêtes" où faut juste aller parler à un perso et puis attendre la suite?), heureusement que j'ai fini par installer le jeu sur mon SSD vue la quantité de téléports à faire pour des allers retours et vue la longueur des chargements (qui devient ok passé sur un SSD).
A la fin je traçais en ligne droite la quête principale + les quêtes des persos importants (Sebastian, Potty, Natsy...), je m'occupais plus du monde ouvert qui est un affront en lui-même. Je me disais vivement que ça finisse et j'avançais quasiment pour me débarrasser (je voulais quand même voir et "vivre" la fin, et je dois dire que ce boss de fin... C'était tellement magistralement nul que ça méritait presque de se forcer! Je crois que si on me l'avait seulement raconté j'aurais eu du mal à y croire!).
Les systèmes sont boiteux, la furtivité heureusement sert peu mais c'est injouable, à peine dans le champ de vision on se fait détecter on veut se barrer ça augmente notre détection on doit recommencer, les PNJ ont des mouvements imprévisibles, il y a de quoi donner des envies de meurtre et PAS QUESTION que je dépense un seul point en furtivité pour rendre jouable leur système pourri!
Il y a aussi les améliorations d'équipements, à faire avec des ressources à récupérer sur les animaux capturés, encore des allers retours, c'est long, c'est chiant, on fait toujours la même chose (caresser + nourrir), aucun intérêt, il en faut des tonnes, les stats augmentent peu, et de toute façon après on passe de niveau et les équipements deviennent obsolètes car de nouveaux plus forts sont générés aléatoirement et faut tout recommencer.
Bref c'est nul de chez nul très peu à sauver, même la mise en scène de la quête principale baisse en qualité.
Cruelle déception, le jeu laisse un sentiment de trahison.
Ca m'aurait bien fait marrer d'en faire un test plus rédigé avec des illustrations et des légendes rigoulottes comme pour Nomad Soul, Last Guardian, Crisis Core, etc, mais bon j'avais déjà fait deux retours au milieu du jeu, et je ne veux pas non plus enlever au jeu sont excellent début qui m'aura donné beaucoup de plaisir pendant près de 10h de jeu.
Les croissants croâssent en croix, s'ancrent ou à cent croîssent sans crocs à sang. Crois! Sens! ౡ
Sylvanor - posté le 09/03/2023 à 21:56:37. (24804 messages postés) -
Citation:
Après pour l'agacement, je comprends pas trop ? C'est le propos du film, dénoncer la vielle France. Jamais les OSS ne font l'apologie du racisme, sexisme, etc... on est très loin des comédies françaises alakon que regarde Kenetec ou c'est toujours mega gros et à la limite.
Ici le personnage passe vraiment pour un idiot à chaque fois, jamais il est montré que les propos ou les actions qu'il fait sont bonnes. Et je trouve que c'est la force du film.
On va jouer sur des clichés actés comme faux depuis bien longtemps et on va rire du personnage qui ne les a pas compris et qui semble être le seul entourer de tous.
On ne rit pas des blagues en elles mêmes, on rit plus du personnage.
Ca marche plutôt bien.
Ben ça m'a pas agacé parce que ça dénonçait la vieille France, j'ai aucun problème avec ça ni avec la logique.
Ca m'a agacé parce que j'ai trouvé l'humour lourd. "Arf arf c'est un gros facho il sort des préjugés toutes les deux minutes", ouais bon bof, c'est pas fin quoi. Sûrement qu'on aurait pu faire un film qui me fasse rire avec ce thème, mais ça n'a pas été le cas d'OSS 177.
Après l'humour c'est tellement variable d'un individu à l'autre. La cité de la peur par exemple ça m'a pas fait esquisser un sourire, par contre j'adore Groland alors que je suis sûr qu'il y en a qui trouvent ça nul.
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Sylvanor - posté le 09/03/2023 à 13:44:54. (24804 messages postés) -
Citation:
Dans le trois il y a une "blague" que le personnage fait, je m'en souviens plus, hyper forcée et pas subtile du genre "les femmes ne savent absolument rien faire et sont bonnes à rester en cuisine."
Y avait un peu le même genre dans le 1 au sujet des Arabes non?
C'est comme ça que je m'en souviens en tous cas, et ça m'avait agacé à l'époque.
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Sylvanor - posté le 09/03/2023 à 01:20:02. (24804 messages postés) -
Citation:
=> Qu'est-ce que tu en sais que ce n'est pas mon cas ? Parce que je ne change jamais d'avis sur ce sujet ? Je ne change jamais d'avis parce que tes arguments ne me convainquent pas, de la même façon que tu ne changeras jamais d'avis si tu débats avec un bourgeois d'extrême droite.
Je le sais parce que TU L'AS DIT GROS MALIN!
Et quand je t'ai fait remarqué dans un autre topic que tu ne changeais jamais d'avis tu as admis que c'était vrai, et quand j'ai fait remarquer une fois qu'il m'était possible de changer d'avis tu m'as dit que c'était parce que j'avais pas assez foi dans mes convictions!
Tu CULTIVES le fait de ne jamais changer d'avis, tu en es FIER, ça fait partie de toi, tu le revendiques!
Quant à l'extrême droite je ne débats pas avec elle et je risque encore moins de rédiger des pages et des pages d'arguments à leur destination pour essayer de les convaincre. Oui ce serait peine perdue, évidemment. Donc je ne le fais pas.
En revanche il m'est arrivé de vaciller face à certains discours de droite dans une conversation, de me demander si sur un point ou l'autre il n'y avait pas de la vérité, de douter, me questionner, de faire des recherches (et en général de conclure par revenir à ma position de gauche).
D'ailleurs, bien sûr que j'ai déjà changé d'avis au sujet de l'antispécisme, de l'animalisme, puisque... Il y a quelques années j'y étais beaucoup plus réceptif et favorable. Et puis au fil de mes réflexions, des lectures et des débats je suis arrivé à la conclusion qu'en général les arguments étaient assez fragiles et j'ai changé d'avis, oui. On pourrait presque dire que tu m'y as aidé.
J'étais d'ailleurs beaucoup plus utilitariste que maintenant. Et ça pour le coup je te le dis: c'est clairement en te lisant que je me suis détourné de l'utilitarisme.
Citation:
Et voilà : tu n'as pas répondu à cette contre-argumentation les 2999 premières fois, pourquoi espérais-je que tu le fasses aujourd'hui ? Naïf que je suis.
C'est insupportable, tu me disais que tu ne m'en voudrais pas si je ne répondais pas, je le fais, et maintenant tu me cherches des poux et je dois me taper tes commentaires désobligeants, et par brouettes. Mec mais t'es vraiment horripilant.
En plus je m'étais fendu d'une réponse mais j'ai fait l'effort de l'enlever parce que j'y étais désagréable. J'aurais pas dû tiens...
On te l'a déjà dit plein de fois mais je te le redis débattre avec toi c'est une purge ah franchement y a pas mieux pour en ressortir de mauvaise humeur et gâcher une journée, plus désagréable tu meurs.
Quant à Rousseau je t'en dois pas un résumé, t'as qu'à aller le lire, j'ai tout sauf envie de passer une plombe à le résumer à un mec qui est fier de rien lire, et qui m'adresse la parole sur un ton pareil.
Ras le bol je lis même pas la suite va rager tout seul.
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Sylvanor - posté le 09/03/2023 à 00:36:25. (24804 messages postés) -
Citation:
Tu mentionnais Rousseau dans ta version précédente pour éditer ensuite, mais j’avais une question.
Je suis curieux sur un truc: est-ce qu’il serait possible que Nemau parvienne à contredire Rousseau même s’il ne lit pas beaucoup? N’importe qui du forum en fait, pas nécessairement Nemau?
Est-il absurde de penser qu’un jour un individu pourrait parvenir à réfuter les idées de Rousseau, à les contredire de manière convaincante? Je suis allé voir sur Google et des critiques sur Rousseau, il y en a, non? Je ne l’ai jamais lu, c’est pourquoi je te le demande: pourquoi est-ce que les idées de Némau ne pourraient pas avoir de la valeur même si elles sont en contradiction avec celles de Rousseau?
Je trouverais fataliste de penser que si quelqu’un propose quelque chose en contradiction avec ce que Rousseau a écrit, il est automatiquement en tort. Je veux juste vérifier si j’ai bien compris ou si j’ai mal compris ce que tu souhaites démontrer en mentionnant Rousseau.
C'est pas exactement ça.
Disons que le contrat social ça se résume pas en quelques mots, c'est un concept que Rousseau développe dans près de 200 pages et ces pages sont assez denses.
De mémoire le début est précisément là pour justifier de l'intérêt et du bien fondé de ce projet.
Je renvoyais donc Nemau (j'ai retiré cette partie de mon message parce que j'y étais désagréable et parce que je souhaite en finir le plus vite possible) à la lecture de Rousseau parce que je n'ai pas envie de rédiger des pages pour paraphraser Rousseau et qu'à la fin Nemau me dise "non c'est basé sur rien" et "d'un point de vue utilitariste c'est dlm" et "t'as qu'à inclure les animaux dedans". (bon je taquine un peu)
Pour contredire un concept comme celui du contrat social il faut le comprendre dans ses détails. Savoir ce qu'il englobe, pourquoi il est là, quels sont ses rouages. Il serait serait un étonnant hasard que quelqu'un puisse le faire sans avoir lu Rousseau. Pour contredire Rousseau il faut savoir ce qu'a dit Rousseau.
On peut remettre en question certains éléments choisis du livre, ou une approche, mais contredire le projet de Rousseau dans le contrat social ça ne se fait pas en 5 minutes. Bien sûr qu'on peut réfuter Rousseau, les philosophes passent leur temps à se réfuter. Tout contenu philosophique se réfute.
Bien sûr il y a des trucs pas super dans le bouquin de Rousseau, c'est pas un truc sacré ce qu'il a écrit. Mais pour pouvoir en discuter il faut qu'on sache de quoi on parle, qu'on s'appuie sur le bouquin, ou sur des analyses précises de celui-ci, ou au minimum sur quelques citations mais déjà il faut être prudent avec les citations.
Beaucoup de philosophes, quand on les lit, anticipent les arguments possibles de leurs détracteurs et dédient une partie de leurs bouquins à se justifier ou à y répondre. La moindre des choses lorsqu'on veut s'attaquer à eux serait de les lire.
Je précise quand même qu'ici Nemau ne cherchait pas vraiment à contredire Rousseau mais à me demander pourquoi celui-ci est une finalité, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Mais voilà, pour comprendre il suffit de lire Rousseau (après peut ne pas être d'accord avec lui), ou bien j'aurais pu en faire le résumé mais j'ai pas le courage et puis je l'aurais peut-être mal fait.
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Sylvanor - posté le 08/03/2023 à 22:27:38. (24804 messages postés) -
Citation:
Vraiment, c'est si simple que ça. Le problème principal concernant les invendus, c'est le modèle de grande surface. Si l'on privilégiait les petites distributions et circuits courts, ça aurait d'autant plus d'impact.
Tu peux pas balayer les grandes surfaces d'un revers de la main.
C'est la majorité écrasante de la distribution et consommation de nourriture.
Après si ton projet politique c'est supprimer la grande distribution, la remplacer par des circuits courts pourquoi pas, mais ça change beaucoup de choses.
Et ça va créer de nouveaux problèmes.
En fait de toute façon le problème de l'impact sera le même simplement au lieu d'avoir 5 vegans pour 400 poulets tu auras 0,05 vegans pour 4 poulets. Bref exactement pareil.
Citation:
- la proportion de vg supplémentaires est trop faible pour que leur impact soit considéré autrement que comme un chiffre négligeable à l'échelle de l'industrie
C'est notamment pour ça que le boycott est inefficace.
Tu te rends compte, tu vous êtes 1,5 millions en France (tu le dis plus bas), c'est absolument énorme pour un boycott, et au final... Y a rien qui change.
Citation:
Le problème actuellement étant peut-être situé sur l'un des points suivants (pures spéculations) :
- la population augmente en même temps que la proportion de vg
- les non-vg augmentent leur consommation
- la proportion de vg supplémentaires est trop faible pour que leur impact soit considéré autrement que comme un chiffre négligeable à l'échelle de l'industrie
Oui je t'avais lue, mais je n'ai pas grand chose à répondre à ça.
La population augmente très légèrement en France, 0,3% d'augmentation en 2022 par rapport à 2021 (source).
Je ne pense pas que ce soit signifiant mais je me trompe peut-être.
Pour le reste je ne sais pas, mais il me paraît probable en effet que la proportion de végétariens soit trop faible pour faire infléchir les choses.
Et comme le sujet de notre discussion était de savoir si le boycott est utile... Je pense que la conclusion est sans appel: globalement non. On pourra trouver des exceptions comme partout, mais qui ne décrivent pas une règle générale.
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Sylvanor - posté le 08/03/2023 à 20:56:13. (24804 messages postés) -
Citation:
Tiens il y a des gens qui disent que le boycott ne sert à rien et pourtant qui vont voter alors qu'avec ou sans leur vote le résultat de l'élection ne change pas
L'élection est partie d'une structure. L'ensemble des votes donne un résultat. C'est du collectif.
Que tu ailles voter à titre individuel ou non ne change à peu près rien.
Les structures ont un poids, les individus n'en ont pas.
Toujours la même chose.
C'est comme comparer la charité chrétienne avec le communisme. Tu peux donner 3 sous à un mendiant, mais ça changera pas grand chose (encore que, probablement plus que ne pas acheter un poulet), alors qu'une structure de redistribution des richesses changera tout, et bien sûr elle exigera ta contribution individuelle mais comme faisant partie d'un tout.
Citation:
Saka a supprimé son message mais il disait à peu près la même chose. C'est pas du poulet exactement que tu laisses sur l'étal dont on parle mais de la vie d'un poulet qui ne sera pas né, élevé, tué, car l'offre s'ajuste à la demande.
+
Citation:
C'est la base du stock du marchand :
- si tu vends chaque jour 10 poulets, tu commandes chaque jour 10 poulets à vendre
- si un jour, tu te mets à vendre 9 poulets par jour, bah rapidement tu ne commandes plus que 9 poulets parce que sinon t'en achètes un que tu ne vends pas, et crées donc de la perte
Même raisonnement au niveau de la production. Résultat, le non-achat a un impact sur la production. Donc si dans une population donnée la proportion de vg augmente, l'élevage diminue (en imaginant que les non-vg n'augmentent pas leur consommation dans le même temps)
Non ce n'est pas si simple.
Il suffit de voir la quantité aberrante des invendus.
Sans parler du fait qu'il y a une inertie au système, des approximations, c'est une industrie basée sur d'énormes quantités et d'énormes chiffres.
L'Auchan A commande 400 poulets. Il y a 3 végétariens dans le coin. Avant ces gens-là il les vendait tous et y avait 5 mecs pas servis. Il ne change rien.
L'Auchan B commande 400 poulets. Il avait 5 invendus. Il y a 5 végétariens. Avant il en vendait 395, il en vend 390. Il ne change rien.
Et je dis 400 mais en fait c'est plutôt 4000 que 400 si en fait on cumule tous les produits à base de viande. Bref non c'est absolument pas la réalité de croire que 1 poulet non acheté = un poulet sauvé, ça ne marche pas comme ça.
Peut-être au mieux peut-on croire qu'il y aura un peu plus d'invendus, qui seront bradés pour date courte à la fin et qui seront peut-être vendus plus facilement. Bon avec de la chance tu auras fait faire des économies à un client.
De toute façon la preuve de ça c'est que la consommation et la production de viande ne baissent pas.
C'est aussi aberrant que de croire qu'en refusant de donner mes sous à Square-Enix pour ses jeux je vais faire couler la boîte. Tout au plus on se lave la conscience en se disant qu'on n'a pas dépensé de l'argent dans un truc sale mais ça ne va pas plus loin.
Le boycott c'est le rêve de la fable du colibri, si tout le monde faisait comme lui les choses changeraient peut-être, mais tout seul il s'évertue pour rien.
Il est gentil hein le colibri et rempli de bonnes intentions, mais il est tout seul (contrairement aux votants).
Bref à ton échelle infinitésimale tu peux te donner bonne conscience mais tu n'auras rien changé ou presque, et certainement pas sauvé la vie d'un poulet en n'en achetant pas.
Et puis si vous y croyiez autant au boycott je suppose que vous n'auriez pas regardé la coupe du monde au Qatar dès le premier jour hein? A moins que vous n'ayiez été pris d'une sorte de folie incontrôlable, d'envie irrépressible plus forte que vous, que vos mains se soient mises à trembler et que suivre ces matchs ait été une question de vie ou de mort?
Bon Nemau je suis d'accord avec rien, on tourne en rond depuis des mois (des ans), je redis tout le temps la même chose, tu redis tout le temps la même chose. Tout ce à quoi ça sert c'est m'horripiler.
En fait le principe de base d'un débat c'est que les gens qui s'affrontent doivent être prêts à changer d'avis sinon ça ne sert à rien, or ce n'est pas ton cas.
Donc c'est pas la peine de continuer c'est une perte de temps.
C'est la raison pour laquelle en général je reviens non pas pour parler de véganisme ou des animaux pour réagir à d'autres sujets comme ici l'argument à mon sens fallacieux des contours flous.
Du coup là je réponds pas.
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Sylvanor - posté le 08/03/2023 à 13:52:31. (24804 messages postés) -
Citation:
D'ailleurs on le voit très bien, les offres végétales fleurissent dans la grande distribution, j'ai même trouvé du fromage à raclette vegan à Carrefour, c'est dire. Et je rappelle que le poulet que tu n'achètes pas c'est une vie de poulet épargnée.
C'est pas la même chose.
Le fleurissement des offres végétariennes et végans ne vient pas du fait que les gens ne font pas quelque chose (ils n'achètent pas) mais du fait qu'ils font quelque chose (il y a des militants végétariens, il y a un discours sur la souffrance animale, sur la pollution générée par l'élevage, et sur le fait que la cuisine végétarienne ça pourrait être bon, avec quantité de photos et de recettes partagées).
Ce n'est pas tout à fait la même chose.
Quant au poulet que tu n'achètes pas ce n'est pas une vie épargnée, car il faudrait faire la preuve que le poulet n'aurait pas été tué, et en fait ça n'a rien à voir.
C'est un peu comme le discours contre le téléchargement illégal avec les mecs qui te disent que tel artiste ou maison de disques a perdu tant de milliers d'Euros en faisant le cumul de tous les albums téléchargés illégalement, or ça ne marche pas du tout, un album téléchargé n'est pas égal à un album de moins vendu.
Ici c'est pareil. T'achètes pas le poulet en rayon, t'inquiète soit quelqu'un d'autre le prendra soit il finira à la poubelle des invendus.
Ce qui s'est passé c'est plutôt un mouvement collectif, structuré, militant, associé à un discours écologique, avec une visibilité dans les médias, qui a créé un nouveau marché, et là forcément le capitalisme il se dit miam et il crée une offre végétarienne (et pour une fois c'est plutôt bien).
Autrement dit c'est l'action "positive", "active" qui a ici été efficace mais pas l'action "négative" (au sens où il ne se passe rien, pas au sens où c'est mal), "passive" du boycott. Le mouvement même supposé à grande échelle est trop faible pour infléchir quoi que ce soit en termes de production de nourriture.
J'en veux pour preuve le fait qu'en France la production de viande n'ait qu'à peine baissé et que la baisse ne soit absolument pas liée aux végétariens, mais à un manque de produits laitiers suite au covid (et un retour à la normale est prévu).
Donc le boycott n'a pas marché, l'action militante en revanche a eu un impact et a créé le nouveau marché des produits végétariens/végans.
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Sylvanor - posté le 08/03/2023 à 03:54:07. (24804 messages postés) -
J'ai jamais marché avec Oss 117 (pas vu celui-là).
Je trouve ça lourd, pas marrant.
Mais il est vrai que la teneur politique anticolonialiste est appréciable.
Missing, ça me fait penser au très poignant film de Costa Gavras, de 1981:
Comme presque toujours avec Costa Gavras, il règle ses comptes, le film a un propos très politique, basé sur une histoire vraie.
Il avait eu la palme d'or à l'époque.
Avec une musique de Vangelis!! (meilleur argument pour convaincre Nemau).
Ouais bon en fait on doit entendre genre 2 minutes de musique dans tout le film.
Si vous l'avez pas vu ça mérite de l'être. Un peu dur parfois, assez touchant. Je pense que c'est un film qui marque. La scène dans la rue la nuit avec le couvre-feu... La scène où ils doivent reconnaître le cadavre... Impressionnant. La fin très bien aussi. En plus y a Sissy Spacek dedans qui est toute mignonne.
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