Ce tutoriel s'adresse aux compositeurs familiers avec les modes mineur et majeur, mais pas forcément avec les autres modes.
Si vous n'aimez pas lire, contentez-vous des phrases en jaune, des images et des extraits audio.
En musique, les modes sont des outils puissants pour créer une atmosphère musicale spécifique. Se contenter des célèbres modes majeur et mineur serait très dommage. Ce serait n’explorer que 2/7 de l’espace musical (voire moins) !
Donc avant de se lancer tête baissée dans la composition d'un morceau, il faut vraiment se poser la question de la gamme et du mode le plus approprié pour l'atmosphère qu'on veut mettre en place.
J'espère que cet article sera une révélation pour le compositeur que vous êtes, et élargira votre espace musical.
Les modulations : un effet temporaire
Il est possible de créer une forte émotion en passant d'une gamme à une autre (on appelle ça une modulation). Cette émotion correspondra à un éclaircissement ou à un assombrissement (selon si la nouvelle gamme a plus de dièses ou plus de bémols respectivement) très passager de l'atmosphère musicale. Cette effet est entièrement lié à la relation qui existe entre les deux gammes. Les gammes majeures sont toutes équivalentes entre elles à une transposition près. Idem pour les gammes mineures.
En raison de son effet éphémère, la modulation est plutôt un outil de la musique dynamique, narrative (cinématique de jeu vidéo). Pas de la musique d'ambiance (thème de lieu/personnage).
Contrairement à une modulation, qui n'a qu'un effet très court dans le temps, l'utilisation d'un mode a un effet durable sur l'ambiance du morceau. Quand on veut installer une ambiance sur le long terme, on ne va donc pas passer son temps à faire des modulations, on va simplement sélectionner le mode le plus approprié à l'ambiance recherchée.
Qu'est-ce qu'un mode ?
Un mode est le choix d'une note de la gamme comme note principale. La phrase musicale gravitera autour de cette note, et se conclura dessus.
Une gamme a donc autant de modes qu'elle a de notes, puisque chaque note peut être choisie comme note principale.
Fa lydien : fa sol la si do ré mi
Do majeur/ionien : do ré mi fa sol la si do
Sol mixolydien : sol la si do ré mi fa
Ré dorien : ré mi fa sol la si do
La mineur/éolien : la si do ré mi fa sol
Mi phrygien : mi fa sol la si do ré
Si locrien : si do ré mi fa sol la
Par exemple, la gamme de do majeur (do ré mi fa sol la si) deviendra le mode mi phrygien (mi fa sol la si do ré) si on la commence par la note mi. On peut alors le transposer de 4 demi-tons vers le bas pour obtenir le mode do phrygien (do réb mib fa sol lab sib). C'est le même mode puisque les intervalles ont été préservés. On voit que des bémols sont apparus.
Les modes les plus courants sont ceux obtenus à partir de la gamme majeure. On les appelles modes diatoniques.
Ils se nomment, dans l'ordre du plus lumineux au plus sombre : lydien, ionien mixolydien, dorien, éolien, phrygien, locrien. Vous pouvez retenir cet ordre, par exemple en retenant leurs initiales (LIMDEPL).
Comment se fait-il qu'il y ait des modes sombres et clairs ? Plus on rajoute des bémols, plus on assombrit le morceau, plus on enlève des bémols, plus on éclaircit le morceau. On observe le même phénomène lors d'une modulation. Pour préserver les intervalles de la gamme diatonique, l’ajout ou le retrait de bémols se fait selon cycle des quintes.
Do lydien : do ré mi fa# sol la si
Do majeur/ionien : do ré mi fa sol la si
Do mixolydien : do ré mi fa sol la sib
Do dorien : do ré mib fa sol la sib
Do mineur/éolien : do ré mib fa sol lab sib
Do phrygien : do réb mib fa sol lab sib
Do locrien : do réb mib fa solb lab sib
Liste des modes diatoniques et leur caractère
Mode lydien / mode de fa
C'est le mode le plus lumineux. On s'en sert pour rendre une ambiance merveilleuse, magique ou mystérieuse.
Méconnu du grand public, mais pourtant plus lumineux encore que le célèbre mode majeur.
Intervalles :
1 - 1 - 1 - 1/2 - 1 - 1 - 1/2
Exemples :
- Fa lydien : fa sol la si do ré mi
- Do lydien : do ré mi fa# sol la si
Note caractéristique :
4e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode d'un mode majeur habituel. L'utiliser au maximum.
Conseil :
Exploiter le demi-ton entre les degrés VII et I (mi et fa) pour des mouvements mélodiques et harmoniques fluides.
Super Mario Galaxy : Space Junk Galaxy, par Mahito Yokota (lab sib do ré mib fa sol)
Mode ionien / mode de do / mode majeur
Mode célèbre pour son caractère joyeux et optimiste.
Utilisé dans les hymnes nationaux.
Avec, on peut même composer des morceaux tellement gais qu'ils en deviennent clownesques et ridicules.
Intervalles :
1 - 1 - 1/2 - 1 - 1 - 1 - 1/2
Exemple :
Do majeur : do ré mi fa sol la si
Mode mixolydien / mode de sol
Médiéval, hispanisant, rock, héroïque.
Peut aussi donner un effet joueur ou pataud en alternant les degrés I et bVII.
Plus sombre que majeur, mais plus lumineux que mineur. On pourrait le surnommer "majeur -".
Intervalles :
1 - 1 - 1/2 - 1 - 1 - 1/2 - 1
Exemples :
- Sol mixolydien : sol la si do ré mi fa
- Do mixolydien : do ré mi fa sol la sib (on constate bien qu'on a ajouté un bémol)
Note caractéristique :
7e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode d'un mode majeur habituel. L'utiliser au maximum.
Conseil :
La note principale sol étant éloignée de ses voisines (fa et la) d'un ton entier, la mélodie et l'harmonie ne sera pas fluide à cet endroit. Si on ajoute un fa dièse pour résoudre ce "problème", on rebascule sur le mode majeur (sol majeur). En vérité, il faut exploiter pleinement cet intervalle, s'y habituer, car toute la sonorité du mode mixolydien se trouve ici.
Ce mode a été très utilisé dans la musique rétro, dans des jeux comme The Legend of Zelda (NES) et Pokémon (gameboy), pour profiter de ce 7e degré abaissé. En effet, le 7e degré abaissé change l'accord diminué (si ré fa) en accord majeur (sib ré fa), et permet d'utiliser la cadence bVII -> I. Cette cadence, au ton héroïque, est même une des marques de fabrique de Koji Kondo, le compositeur historique de Zelda. Elle est omniprésente dans l'OST de Pokémon et dans les premiers jeux Zelda.
Pokémon rouge/bleu : combat pokémon, par Junichi Masuda (do ré mi fa sol la sib)
Chrono Cross : Home termina, par Yasunori Mitsuda (do ré mi fa sol la sib)
Mode dorien / mode de ré
Celtique, grégorien, sérieux.
Plus sombre que majeur, mais plus lumineux que mineur. On pourrait le surnommer "mineur +".
Intervalles :
1 - 1/2 - 1 - 1 - 1 - 1/2 - 1
Exemples :
- Ré dorien : ré mi fa sol la si do
- Do dorien : do ré mib fa sol la sib (on constate qu'on a ajouté un 2nd bémol)
Note caractéristique :
6e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode des autres modes. L'utiliser au maximum.
C'est le mode utilisé pour les mélodies à l'ocarina dans Zelda Ocarina of Time. Les notes de l'ocarina sont "ré fa la si ré", on a donc un accord de ré mineur central, mais pas de si bémol, donc on n'est pas en mode mineur, juste en mode dorien. Ce mode colle parfaitement au ton grégorien du chant du temps.
Legend of Zelda Ocarina of Time : temple du temps, par Koji Kondo (ré mi fa sol la si do)
Conseil :
La grande force de ce mode est de pouvoir alterner degré i (mineur) avec le degré IV (majeur). La quinte du degré IV (sib ré fa) est la fondamentale du degré i (fa lab do). Cet effet est très joli.
Mad World, par Gary Jules (fa sol lab sib do ré mib)
Le ré tout en haut de la montée apporte l’éclaircissement salvateur qu'a le mode dorien par rapport au mode mineur.
Mode éolien / mode de la / mode mineur naturel
Triste, mélancolique.
Intervalles :
1 - 1/2 - 1 - 1 - 1/2 - 1 - 1
Exemples :
- La mineur : la si do ré mi fa sol
- Do mineur : do ré mib fa sol lab sib (on constate bien qu'on a ajouté un 3e bémol)
Note caractéristique :
6e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode des autres modes. L'utiliser au maximum.
Conseil :
Le la est éloigné d’un ton entier de ses voisins sol et si. Si vous trouvez que le mouvement mélodique ou harmonique n'est pas suffisamment fluide à cet endroit, vous pouvez introduire un si bémol (cf. mode phrygien) ou un sol dièse (cf. mode mineur harmonique). On quitte alors le mode mineur naturel.
Legend of Mana : hometown Domina, par Yoko Shimomura (fa# sol# la si do# ré mi)
Mode phrygien / mode de mi
Sombre, pessimiste.
Plus sombre que mineur. On pourrait le surnommer "mineur -".
Intervalles :
1/2 - 1 - 1 - 1 - 1/2 - 1 - 1
Exemples :
- Mi phrygien : mi fa sol la si do ré
- Do phrygien : do réb mib fa sol lab sib (les bémols continuent de s'accumuler)
Note caractéristique :
2e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode des autres modes. L'utiliser au maximum.
Conseil :
Attention au Ve degré (dominante) diminué (si ré fa). Le Ve degré est un degré central dans la musique fonctionnelle, et en être privé peut être gênant. Vous pouvez contourner ce souci en utilisant un accord sans quinte, mais avec une septième (si ré fa la). L'accord de septième de dominante est reconnu pour son dynamisme lors d'une cadence.
Final Fantasy VI : battle theme, par Nobuo Uematsu (gamme de sib majeur sauf que la mélodie est basée sur le ré)
Mode locrien / mode de si
Très sombre, "spooky", macabre, quasiment inutilisable et quasiment inutilisé, ou alors juste pour le challenge...
Intervalles :
1/2 - 1 - 1 - 1/2 - 1 - 1 - 1
Exemples :
- Si locrien : si do ré mi fa sol la
- Do locrien : do réb mib fa solb lab sib
Note caractéristique :
5e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode des autres modes. L'utiliser au maximum.
Conseil :
Attention à la tonique diminuée (si ré fa) ! Insatisfaisant comme conclusion. Difficile aussi d'utiliser un accord de septième (si ré la), qui n'a pas de caractère conclusif. Je recommande de se contenter du "si ré", voire d'opter pour une écriture contrapuntique (et non pas une mélodie portée par un tapis d'accords).
Évitez le sol, c'est un degré très fort, avec une direction très marquée (il risquerait de vous ramener en do majeur).
Autres gammes et modes
Les modes diatoniques ne sont évidemment pas les seuls modes utilisables. On peut construire ses propres modes et gammes pour expérimenter de nouvelles ambiances musicales.
Gamme occidentale
Une façon pratique de construire ses gammes est d'adjoindre deux tétracordes consécutives :
- On prend deux tétracordes (dont les extrémités sont une note et sa quarte) consécutives vides
Do ? ? fa | Sol ? ? do
- Et on remplit les deux espaces libres des deux tétracordes avec n'importe quelle note intermédiaire
Do réb mi fa | Sol lab sib do
- Voilà, on a notre gamme expérimentale !
=> Do réb mi fa sol lab sib (do)
Une gamme inhabituelle va déranger/déstabiliser le joueur, le mettre mal à l'aise. Ce peut être approprié pour le thème d'un endroit/personnage bizarre.
Gamme asiatique
Pour produire une atmosphère asiatisante, on applique la même recette, non pas avec des tétracordes mais avec des tricordes. On obtient donc une gamme pentatonique (et non pas heptatonique).
Do ? sol | La ? do
Do mi sol | La sib do
=> Do mi sol la sib do
Zelda Breath of the Wild : village Cocorico (mi sol la si ré)
Égyptien/arabisant en raison de l'intervalle de 3/2 tons entre fa et sol#.
Parfait pour composer la musique de votre oasis aux 100 chameaux.
Intervalles :
1 - 1/2 - 1 - 1 - 1/2 - 3/2 - 1/2
Exemple :
- La mineur harmonique : la si do ré mi fa sol#
Note caractéristique :
7e note du mode.
C'est cette note qui va distinguer le mode d'un mode mineur habituel. L'utiliser au maximum.
Conseil :
Autant profiter de son caractère arabisant, et tournoyer le plus possible autour du sol dièse.
Pour un mouvement harmonique et mélodique fluidifié, exploiter le demi-ton entre le sol dièse et le la.
Gamme mineure mélodique
Léger, lumineux, flottant.
On s'est débarrassé du caractère arabisant de la gamme de la mineure harmonique en élevant le fa d'un demi-ton.
Intervalles :
1 - 1/2 - 1 - 1 - 1 - 1 - 1/2
Exemples :
- La mineur mélodique : la si do ré mi fa# sol#
- Do mineur mélodique : do ré mib fa sol la si
Notes caractéristiques :
6e et 7e notes du mode.
Ces deux notes vont distinguer le mode des autres modes. Les utiliser au maximum.
Final Fantasy X : Silence before the Storm, par Nobuo Uematsu (sib do réb mib fa sol la)
Mode mixolydien b6
Merveilleux, espoir dans la tristesse, mélancolie dans le bonheur.
C'est le 5e mode de la gamme mineure mélodique.
Intervalles :
1 - 1 - 1/2 - 1 - 1/2 - 1 - 1
Exemples :
- Sol mixolydien b6 : sol la si do ré mib fa
- Do mixolydien b6 : do ré mi fa sol lab sib
Notes caractéristiques :
6e et 7e notes du mode.
Ces deux notes vont distinguer le mode des autres modes. Les utiliser au maximum.
Règles de composition modale
Pour déployer le plein potentiel des modes, voici quelques règles de composition :
- Ne pas utiliser l'harmonie fonctionnelle ! (tonique, dominante, sous-dominante) Elle est réservée aux modes mineur et majeur. Si vous utilisez une progression d'accords fonctionnelle, vous perdrez le caractère modal, et vous vous retrouverez sans le vouloir en mode mineur ou majeur.
- Pour votre progression d'accord, préférez donc l'alternance des accords "pseudo-toniques" (qui contiennent la "nouvelle tonique" de votre mode) et des autres accords du mode. Affaiblissez de préférence ces derniers, en les suspendant (remplacement de la tierce par une seconde ou quarte) ou en leur ajoutant une neuvième.
- Ne pas utiliser l'accord du Ve degré ni l'accord du VIIe degré du mode majeur ! Ces accords ont une forte attraction et vont vous piéger dans le mode majeur. L'auditeur n'aura plus l'impression d'être dans un mode, pour lui la note principale redeviendra le premier degré de la gamme majeure.
- Utiliser au maximum la note principale du mode. C'est la note que vous avez choisi comme note principale de votre gamme. C'est le Ier degré dans votre mode. Cette note doit remplacer la tonique du mode majeur dans le coeur de l'auditeur, et devenir la "nouvelle tonique".
- Utiliser au maximum la note caractéristique du mode. C'est la note qui donne toute sa saveur au mode. Cette note fait entendre à l'auditeur qu'il n'est pas dans un mode mineur ou majeur comme d'habitude. Elle renforce l'aspect modal du morceau.
Plusieurs modes dans un même morceau ?
Il est possible de faire cohabiter plusieurs modes au sein d'un même morceau. On parle de mélange de modes ou d'accords d'emprunt.
Il y a deux façons de changer de mode :
- ajouter retirer des bémols dièses en suivant le cycle des quintes, tout en conservant la même note principale
- changer de note principale (sans introduire de dièses ou de bémols)
Accord d'emprunt
Ce peut être très bref, comme utiliser un accord qui n'existe que dans un mode parallèle. Par exemple, je suis en do mineur (mode mineur), et j'utilise l'accord de do majeur, qui n'appartient pas à la gamme de do mineur mais à la gamme de do majeur. Il est possible d'emprunter un accord à n'importe quel mode parallèle à tout moment, pour créer la surprise, ou pour l'émotion spécifique qu'il provoque.
Empruntez des accords de tonalités et modes proches (deux dièses ou bémols de différence seulement par rapport à votre gamme et mode de départ), sinon l'accord emprunté sonnera vraiment bizarre et extraterrestre. Sauf si c'est l'effet recherché évidemment.
Marche harmonique
Il est également possible de changer de note principale en cours de morceau, et donc de changer de mode, tout en utilisant les même notes. On peut ressentir ce phénomène lors d'une marche harmonique, puisque la mélodie se base sur une nouvelle note à chaque palier de l'escalier. Lors d'une marche harmonique, on ressent dans un temps très court l'effet de plusieurs modes successifs. Cela explique au moins partiellement l'engouement pour les marches harmoniques, mais également le fait qu'on a l'impression de ressentir des sensations musicales originales avec des notes pourtant habituelles.
Voilà, maintenant je vous souhaite bonne chance dans votre exploration l'espace musical, si vaste et incommensurable.
Dhamma Metta -
posté le 06/02/2021 à 20:10:39 (193 messages postés)
❤ 0
Génial, prenant des cours de solfège et de piano depuis 1 an et demi environ, ça complète bien mes cours. Merci beaucoup!
Donc si je comprends bien, ce n'est pas tant les notes en elles-mêmes mais la manière de les agencer (intervalle entre chaque degrés) et de les utiliser qui va donner une "couleur" musicale (triste, joyeux, etc...).
Mais du coup pourquoi on utilise la caractérisation "majeure" et "mineure" pour deux modes en particulier et non pour les autres modes? Qu'ont-elles de spécial?
Roi of the Suisse -
posté le 06/02/2021 à 21:00:46 (30335 messages postés)
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❤ 1Zam
Chanter l'hyperchleuasme
Dhamma Metta a dit:
Mais du coup pourquoi on utilise la caractérisation "majeure" et "mineure" pour deux modes en particulier et non pour les autres modes? Qu'ont-elles de spécial?
Les modes étaient tous utilisés durant l'Antiquité et le Moyen-Âge (d'ailleurs les noms des modes sont grecs), mais durant la Renaissance, ils sont tombés en désuétude : on est passé de la musique modale à la musique tonale. Seuls les modes majeurs et mineurs étaient utilisés. C'était les préférés des compositeurs, car le Ve degré de la gamme engendre une attraction très forte vers le Ier degré de la gamme, ce qui permet de faire de la musique très dynamique (et non pas "ambiante"/"flottante").
Plus tard, des compositeurs comme Beethoven, puis comme Berlioz, Liszt ou Fauré se sont réapproprié les modes anciens pour les couleurs variées qu'ils offraient. Il était alors fréquent qu'un même morceau mélange plusieurs modes, afin de profiter à la fois des fortes cadences V-I des modes mineur et majeur, et à la fois des ambiances riches des autres modes.